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Sommet de l’UA : les enjeux de la réunion de Nouakchott

Publié le samedi 30 juin 2018  |  La tribune Afrique
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© Autre presse par DR
Le président de la Commission de l`Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat.
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Dans l’immense salle du Palais Mourabitoune, le palais des congrès sorti de terre pour l’occasion, l’Union africaine (UA) a lancé les travaux préparatoires de son 31e sommet à Nouakchott en Mauritanie. Deux jours de débats et d’épluchage des différents sujets que les chefs d’Etat vont passer à la loupe lors de leur réunion les 1er et 2 juillet prochains. Et l’ordre du jour promet une rencontre au sommet plutôt remuante. Détails.
Pour ces deux jours de discussions présidés par Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), les travaux se sont résumés à la 36e session du Comité des représentants permanents de l’UA (COREP). Cette traditionnelle réunion qui ouvre tous les sommets de l’UA est elle-même préparatoire à la réunion des ministres des Affaires étrangères qui devra caler l’ordre du jour de la réunion des chefs d’Etat.

Réforme de l’UA, ZLEC et conflits au Mali, RDC, RCA, Burundi
Sur ce dernier point, Moussa Faki Mahamat en a déjà donné le ton : la réunion des chefs d’Etat devrait d’abord s’ouvrir sur les sujets laissés en rade ou que l’on a pu traiter lors du sommet d’Addis-Abeba, l’année dernière à la même époque.

«SANS AUTONOMIE FINANCIÈRE, NOTRE AMBITIEUX AGENDA 2063 NE SERA QU’UN CATALOGUE DE BONNES INTENTIONS ET NOTRE PRÉTENTION AU LEADERSHIP CONTINENTAL ET A L’APPROPRIATION AFRICAINE RIEN D’AUTRE QU’UN VŒU PIEUX», A PRÉVENU MOUSSA FAKI MAHAMAT.

Le rapport sur le chantier de la réforme de l’instance -portée par Paul Kagame- et son financement participatif par ses membres avec la taxe Kaberuka devraient revenir à l’ordre du jour. Pour renforcer l’autonomie de l’UA, l’accélération de la mise en place de la Zone de libre-échange continental (ZLEC) ne devrait pas être laissée en rade. On tentera sans doute de convaincre les derniers réticents et ceux qui agissent sans empressement.

Au moment où s’ouvre le 31e Sommet, les espoirs de paix renaissent. Ses défis aussi. On peut saluer l’initiative de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée, après un conflit ouvert puis larvé qui aura duré plus de 20 ans. Dans la même semaine, Salva Kiir et Riek Machar ont entériné à Khartoum un accord «permanent» de paix au Soudan du Sud, plus jeune Etat de l’UA. Mais les préoccupations des chefs d’Etat vont sans doute se tourner vers les zones de conflit.


La bavure des Forces armées maliennes (FAMA), condamnée par l’ONU, sur des populations peules, font craindre une «somalisation» du Mali, aux prises avec les groupes terroristes, les milices et les risquent d’escalade ethnique, à quelques mois de la présidentielle. Sans atteindre le même niveau de sérieux, la crise anglophone, au bord du conflit civil, inquiète toute une sous-région.

Sahara, Macron, épineuses questions
Dans le reste du volet consacré aux zones chaudes, «rien n’est plus urgent que la tenue d’élections paisibles, libres, transparentes et inclusives en RDC à la fin de cette année ; l’aboutissement du processus de réconciliation en République centrafricaine ; et la conclusion heureuse du dialogue politique au Burundi», complète Moussa Faki Mahamat.

Autre moment fort du Sommet, la présentation du rapport sur le Sahara marocain : le bras de fer diplomatique entre Rabat et Alger sur cette question polémique devrait être lancé avec le siège retrouvé du Maroc au sein de la famille institutionnelle africaine. Principal point d’achoppement, la présentation à huis clos du rapport Faki-Mahamat sur le Sahara au cours de laquelle il devrait rappeler la position de l’UA sur ce différend.

La présence d’Emmanuel Macron, annoncée lors des travaux, mais incongrue, n’a pas manqué de faire grincer quelques dents. L’UA avait en effet décidé de ne plus recevoir un chef d’Etat qui n’est pas issu du Continent afin de faire taire les accusations de néo-colonisation ou de tutelle occidentale. Les chefs d’Etat seront très occupés à se pencher sur la lutte contre la corruption, l’autre défi du Continent, pour répondre aux préoccupations sur la présence d’un chef d’Etat étranger.

Il ne faudrait pas oublier la question migratoire qui revient après le scandale de la vente d’Africains en tant qu’esclaves en Libye. A la veille du sommet, une réunion européenne avait entériné un durcissement des règles de l’immigration. Une question à laquelle l’Afrique doit proposer des solutions durables pour éviter la honte télévisée des migrants humiliés. En est-on seulement conscient ?
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