La République centrafricaine connaît depuis plusieurs semaines une flambée de violences, qui rappelle les heures sombres connues par le pays en 2013 et 2014
Un prêtre a été tué vendredi 30 juin au soir à Bambari, dans le centre de la Centrafrique, tandis que des combats opposent des groupes armés depuis plusieurs jours dans la région de Kaga-Bandoro (nord), a annoncé samedi à l’AFP une porte-parole de l’ONU.
L’abbé Firmin Gbagoua, vicaire général du diocèse de Bambari, « a reçu une balle dans l’abdomen et est mort des suites de ses blessures », a déclaré à l’AFP Uwolowulakana Ikavi, porte-parole de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la Centrafrique (Minusca).
En fin de journée vendredi, « des Peuls ont tiré sur le vicaire général au niveau de l’archevêché de Bambari et il a rendu l’âme à l’hôpital » dans la nuit de vendredi à samedi, a affirmé un habitant de Bambari sous couvert d’anonymat.
Au même moment, des combats se poursuivaient entre des membres de deux groupes armés et des miliciens dits « d’autodéfense » antibalakas plus au nord, près de Mbrès, dans la région de Kaga-Bandoro.
« Situation très tendue »
Ces combats entre d’une part, des membres du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) – issus de l’ex-rébellion de la Séléka – et de l’autre, les miliciens antibalakas, ont débuté le 22 juin, selon la porte-parole de la Minusca.
« Les combats ont entraîné d’autres violences. Des maisons ont été brûlées et les casques bleus ont été la cible d’attaque d’éléments armés », a affirmé la porte-^parole de l’ONU, ajoutant que « la situation dans la zone est très tendue ». Elle n’a pas donné de bilan de ces combats.
Déjà, le 1er mai, un prêtre et au moins quinze fidèles avait été tués lors d’une messe à la paroisse Notre Dame de Fatima de Bangui par une milice armée. En représailles, deux musulmans avaient été tués et une mosquée incendiée.
Les violences avaient commencé lorsqu’un membre de la milice d’autodéfense « Force » dirigée par Nimery Matar Djamousa, avait été arrêté par les forces de défense et de sécurité centrafricaines dans le quartier PK5, à Bangui.
En colère, les membres de la milice ont attaqué la paroisse Notre Dame de Fatima, tuant au moins seize personnes dont le curé, le père Albert Toungoumale Baba.
« Paniqués, certains chrétiens ont commencé à fuir mais des balles et des grenades sont tombées dans l’église, piégeant ceux qui étaient encore à l’intérieur », avait raconté à l’agence Reuters Moses Aliou, un prêtre de la paroisse, rescapé de l’attaque.
Une foule en colère avait ensuite tenté de rallier la présidence de la République en transportant le corps du prêtre assassiné. Sur son chemin, elle avait brûlé une mosquée et tué deux musulmans avant d’être dispersée par la police.... suite de l'article sur Autre presse