Dr. Guy Eugène DEMBA, Président de la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance a bien voulu répondre aux préoccupations du Journal en Ligne Le Potentiel, aux sujets des réalisations, des perspectives et des difficultés de son institution. Ci-dessous l’intégralité de cette Interview.
Réponse au protocole d’Interview adressé
au Président de la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance
Guy Eugène DEMBA (GED): Avant de répondre à vos questions, voudrais-je remercier très sincèrement votre célèbre journal LE POTENTIEL, pour l’attention toute particulière qu’il a accordée à cette noble Institution qu’est la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance, et que j’ai le privilège de diriger.
Le Potentiel Centrafricain (LPC): Mr le Président, si l’on vous demande la mission assignée à votre Institution, en d’autres termes, la HABG s’occupe de quoi concrètement ?
(PHABG): En réponse à votre première préoccupation, je dirais que la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance issue des consultations populaires à la base et du Forum de Bangui en 2015, est la dernière-née des Instituions Républicaines instituées par la Constitution du 30 Mars 2016. Elle a été officiellement installée le 28 mars 2017.
Aux termes de l’article 30 de la Loi Organique n°17.005du 15 février 2017, cette institution a pour mission de promouvoir la transparence dans la gestion des affaires politiques, administratives, économiques, financières, de prévenir et de lutter contre la mal gouvernance. A ce titre, elle se présente comme une structure de veille et de contrôle dans le cadre de la gestion saine et transparente de la chose publique dans notre pays en veillant à la représentation équitable des régions de notre pays dans les institutions publiques et parapubliques, en veillant à la lutte sans merci contre la gestion familiale, ethnique, et partisane de la chose de l’Etat, en mettant tout en œuvre pour veiller à la transparence sur la gestion de nos ressources naturelles, minières et autres, pour que les Centrafricains puissent en bénéficier d’une bonne redistribution et enfin, en luttant contre la mal gouvernance de manière générale, contre la corruption et autres infractions y assimilées.
(LPC): Mr le Président, si l’on vous pose la question de savoir, quelles sont vos réalisations depuis votre accession à la tête de la HABG, que répondez-vous ?
(PHABG): S’agissant de mes réalisations à la tête de cette importante Institution, je préciserais a priori que le brillant travail produit depuis notre installation jusqu’à présent que je me permettrais très humblement de citer, est l’apanage et l’œuvre remarquable de l’ensemble des Haut-Commissaires, Membres de la HABG. Il va s’en dire que mes Collègues ont fait montre de beaucoup d’abnégation et de courage, à travers les réalisations que je m’en vais citer :
.Les activités de démarrage dont l’élaboration de notre Règlement intérieur entériné par le Décret du Président de la République, Chef de l’Etat en date du 05 Mai 2017 ;
L’organisation d’ateliers de renforcement des capacités tant en interne qu’avec l’appui des partenaires extérieurs tels que la MINUSCA, le CDH et le NDI ;
La réalisation des investigations sur des dossiers pour lesquels nous avons été saisis et d’autres dont nous nous sommes autosaisis ;
L’élaboration du Plan de Travail Annuel (PTA);
L’élaboration du Document relatif à la Stratégie Nationale de promotion de la Bonne Gouvernance en Centrafrique déjà validée en interne et en attente de validation nationale;
La réalisation d’une mission d’échanges et d’imprégnation au Maroc du 07 au 18 Avril 2018 ;
La validation, en cours, de notre Manuel de procédure administrative, comptable, financière et informatique et j’en passe.
C’est pourquoi, je voudrais saisir cette opportunité pour rendre un hommage mérité aux Haut-commissaires.
(LPC): Dites-nous, en quelques mots vos projets à court et moyen ternes pour le développement de votre Institution ?
(PHABG): A court et moyen termes, il faut que la HABG, aspiration du Peuple Centrafricain, soit connue de tous et qu’elle puisse s’assumer. Aussi, sommes-nous tenus d’associer tous les acteurs agissant pour la moralisation de la vie publique dans les activités visant la promotion de la Bonne Gouvernance, d’où la création d’un Cadre de concertation qui prenne en compte, les Pouvoirs publics, les Organes de la Société Civile, les Partenaires extérieurs ainsi que le Secteur Privé. Ce cadre de concertation est un projet qui sera bientôt mis en chantier.
(LPC): Mr le Président, quelles sont vos difficultés et comment les juguler ?
(PHABG): Pour ce qui est de nos difficultés, je dirais sans équivoque qu’elles sont nombreuses, étant entendu que nous venons comme je le disais, de naître et que le pays au regard de la profondeur de la crise qui l’a affectée, s’évertue à la relance économique.
Toutefois, je me ferais le devoir pour répondre à vos attentes, d’énumérer succinctement ce qui suit :
La situation sécuritaire du pays qui nous empêche d’étendre nos activités ;
L’absence de moyens financiers et logistiques devant favoriser le déploiement de nos activités dans l’arrière-pays ainsi que la réalisation des études pour lesquelles les Termes de Références sont disponibles et l’organisation des ateliers de validation de la Stratégie nationale de la Bonne Gouvernance ;
L’absence de Siège pouvant abriter la HABG, etc.
(LPC): Avez-vous un mot de fin ou encore un message ?
(PHABG): C’est de vous remercier d’avoir une attention sur notre Institution et je profite de l’occasion pour rassurer les médias que sans la communication autour de nos activités tout effort serait vain, car l’objectif final de la HABG est d’amener les Centrafricains à éviter de détruire ce qui leur appartient tout en se protégeant.
Et j’en profite également pour rappeler à tous nos compatriotes que notre dispose enfin d’un Outil qui permet désormais à tous de faire barrière aux pratiques rétrogrades du passé qui ont plongé notre pays dans le gouffre, l’empêchant d’émerger comme les autres pays de la région voire du continent. Désormais nous devrons changer nos paramètres de gestion de notre vivre-ensemble sur tous les plans, économiques, sociaux, culturels et politiques.