La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH) a présenté ce mardi 17 juillet à Bangui les résultats de l’enquête à travers l’écoute des victimes, réalisée par des associations des victimes.
Cette écoute, réalisée à partir de novembre 2016 s’inscrit dans le cadre des activités du partenariat stratégique lobbying et plaidoyer, appuyées par l’ong CORDAID qui travaille avec les organisations des victimes sur les trajectoires de la lutte contre les violences basées sur le genre et l’accès à la justice. elle intervient au moment où se tient la session criminelle à la cour d’appel de Bangui alors que la LCDH soutient les dossiers de plusieurs victimes.
Un échantillon de 2017 victimes a été pris pour cette enquête dans les huit (8) arrondissements de Bangui, les communes de Bimbo et Begoua parmi lesquelles 1610 enquêtées de l’Association des Victimes des Evènements de 2013 (AVED) et 407 de l’Association des Victimes des Evènements de 2015 et Suivant (ASVI). Au moins 89% des victimes elles-mêmes ont répondu aux questionnaires et 11% des parents des victimes ont témoigné à travers les questionnaires.
Les résultats de l’écoute indiquent que 58% des femmes victimes y ont participé ainsi que 42% des victimes hommes qui représentent différents statuts notamment les retournés avec 69,5%, les déplacés représentant 29,1%, les rapatriés avec 7% et les rapatriés volontaires représentant 2%.
Les cas des Violences Basées sur le Genre (VBG) ont touché 108 survivants parmi lesquels 75% des femmes et 25% des hommes. Le 4e arrondissement est plus touché par les VBG avec 39,3%, la commune de Begoua avec 33,3% et le 3e arrondissement de Bangui avec 21,3%.
Parmi les survivants des VBG, l’appui des ONG envers les hommes représente 42% et 58% des femmes sont bénéficiaires des actions des organisations non gouvernementales.
Selon cette enquête d’écoute, les besoins prioritaires des victimes restent la justice et la réparation. 51,1% des hommes enquêtés demandent la justice et 48,9% des femmes demandent les mêmes choses.
Le président de la LCDH, Joseph Bindoumi a confié au RJDH que cette écoute vise à l’enregistrement des victimes afin de défendre leurs droits et à avertir la population à ne pas se laisser tomber dans la même situation de violation des droits de l’homme.