Les 3e et 5e arrondissements de Bangui continuent d’être au centre d’attentions et de préoccupations, à cause de la récurrence des défis sécuritaires auxquels font face les populations, principalement de la part d’éléments ou groupes armés ou d’autodéfense. Entre autres conséquences, le ralentissement de l’activité économique et du fonctionnement des écoles, mais aussi et surtout la peur et la suspicion, synonymes de perte de confiance entre communautés.
Pour répondre plus efficacement aux principales attentes desdites populations, en pole position la sécurité, le leadership de la MINUSCA rencontre leurs représentants de manière régulières afin de les écouter et recueillir les préoccupations des communautés. C’est ainsi que le 04 août 2018, une vingtaine de représentants de divers groupements et associations de la société civile avec, à leurs côtes, des autorités religieuses et communales, ont répondu à l’invitation du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga.
Durant ce moment d’échanges interactifs, qui a vu la présence du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en charge des affaires politiques et de la protection des civils, Kenneth Gluck, du Commandant de la Force, le Général Balla Keita, du Commissaire de la Police des Nations Unies, le Colonel Ossama El Moghazi, les hôtes de la Mission ont inscrit au nombre de leurs préoccupations et doléances « l’optimisation des patrouilles, la recherche de solutions pour les déplacés et le renforcement de la protection des femmes ». Tout en saluant les récentes réalisations de « symboles de l’autorité de l’Etat » que sont le commissariat de police et l’école de Koudougou, mais aussi du marché de Bimbo, ces représentants communautaires ont souligné la nécessite d’implémenter dans leurs arrondissements « un mécanisme d’alerte précoce » pour mieux prévenir les crises. Il en est de même pour des projets en faveur des jeunes, afin de les prémunir contre toute velléité d’association avec les ennemis de la paix que sont les groupes armés et leurs commanditaires.
La rencontre a aussi permis de clarifier des incompréhensions persistantes, relatives notamment à l’issue de l’opération « sukula », laquelle avait été conduite conjointement, en avril dernier, par les Casques bleus et les forces de défense et de sécurité nationales, avec pour principale objectif de réduire l’activité des groupes armés qui prennent les populations en otage. Occasion pour le chef de la MINUSCA de préciser, une nouvelle fois, que « la Mission n’avait d’autre alternative que de se retirer de PK5 pour éviter un bain de sang et ainsi protéger les populations qui était utilisés, par les groupes armés, comme des boucliers humains ».
“La question de la sécurité est avant tout une volonté de vivre ensemble (...) Il faut éviter de trop s’attarder sur le passé et de plutôt garder ce qui est positif ; traiter le problème là où il a commencé et éviter de généraliser, car la généralisation ne profite qu’aux manipulateurs”, a dit Parfait Onanga-Anyanga qui a invité ses hôtes à la vigilance, avant de réitérer l’importance de la résilience des uns et des autres, afin de tourner définitivement dos aux conflits et divisions et regarder l’avenir avec plus de sérénité.
L’occasion était aussi propice pour le chef de la Mission de les rassurer de l’engagement des Nations Unies à continuer à appuyer les efforts de relèvement et de réconciliation. Mais pour cela, rappelle le chef de la MINUSCA, il faut encourager les populations à jouer leur partition dans le concert d’efforts déployés en faveur de la paix. Autrement dit, il est indispensable pour les populations d’aider au retour de l’autorité de l’Etat dans leurs arrondissements, entre autres à travers l’écartement des groupes armés qui prennent les populations en otage