Il y a peut-être trop de peur et de spéculations que de mal autour du regroupement des rebelles au nord du pays, la semaine dernière. Le conclave a officiellement conclu sur un engagement des leaders de groupes armés à œuvrer pour la paix. A cette rencontre de Moyenne-Sido, ville frontalière entre le Tchad et la RCA, on notait la présence des principaux chefs rebelles dont Ali Darass de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), Mahamat Alkatim du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et Abdoulaye Hissen du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC).
« Nous déclarons solennellement notre volonté à agir conformément aux objectifs et principes communs, le rétablissement de la paix, de la sécurité, de l’instauration d’un climat serein de dialogue et de respect. Mettons fin à l’affrontement armé; entrons dans la lutte politique », peut-on lire entre les lignes du communiqué final dont CNC vient d’avoir copie, ce samedi.
Près d’une semaine durant, ces leaders des groupes armés ont pu dégager leurs divergences et ont décidé de s’unir pour lutter conjointement contre le grand banditisme dans la zone de la transhumance et dans toutes leurs zones d’influence respectives.
« Nous avons décidé de mettre en place une commission commune qui sera chargée de régler de manière pacifique tout différend entre les commerçants, les éleveurs dans nos zones, la mise en place d’une force mixte FPRC -MPC – UPC, une compétence qui sera chargée de sécuriser les couloirs de transhumance », indiqué le communiqué.
Pour ces chefs des groupes armés, la réunion de Moyenne Sido est le lieu indiqué d’informer l’opinion nationale et internationale « nous sommes désormais une seule équipe dont le but de ramener la paix et stabiliser en RCA, afin de permettre la libre circulation des biens des personnes, la libre circulation des Ongs tant nationales qu’internationales ».
A l’occasion, ces derniers ont réitéré leur engagement à participer aux initiatives Africaines pour la paix en Centrafrique dans l’optique de la recherche d’une solution pacifique au conflit que connait le pays.
Notons que c’est pour la énième fois que les leaders des groupes armés, surtout ceux d’obédience Séléka se rencontrent pour prendre des décidions quant aux futures actions à mener. A chaque fois, c’est pour brandir un ultimatum à l’autorité centrale qu’incarne Pr Faustin Archange Touadera, Président de la République centrafricaine. Cette fois, et à la surprise générale, ces leaders des groupes armés se disent engagés pour la paix.
D’aucuns émettent des réserves, à l’image du Ministre centrafricain de la communication, Ange Maxime Kazagui, Porte-parole du gouvernement qui appelle à la sincérité de cet engagement. Il appelle également à « éviter la méfiance » dans ce processus de dialogue bien avancé sur initiative de l’Union africaine.