BANGUI, Le président Faustin Archange Touadéra travaille pour le rééquilibrage des rapports de forces avant le dialogue souhaité par l’Union Africaine. Le chef de l’Etat veut une position de faiblesse dans les débats qui s’annoncent houleux.
Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra semble avoir pris conscience qu’en position de faiblesse, il sortira affaibli du dialogue initié par l’Union Africaine. Ces dernières semaines alors que les partenaires accélèrent le processus du dialogue, le chef de l’Etat hâte la formation des forces de défense et de sécurité ainsi que leur déploiement sur le terrain.
La volonté du chef de l’Etat de créer cet équilibre dans les forces est confirmée au RJDH par un ministre conseiller qui parle d’une démarche légale pour un chef d’Etat élu, « il faut bien aller au dialogue que tout le monde attend avec un certain équilibre, ce n’est que logique ce que le gouvernement censé protéger la population est en train de faire », explique-t-il.
Même en dehors de Bangassou, les Faca ne sont pas encore déployées dans les zones sous tension et transformées en fief de groupes armés, elles ont été positionnées soit à la sortie ou à l’entrée de manière à bloquer toute éventuelle avancée armée.
D’importants dispositifs militaires sont déployés à Sibut, la ville qui donne accès à Bangui. L’entrée et la sortie de Kaga-Bandoro sont contrôlées avec l’arrivée récente des forces de défense dans la ville de Dékoa. Alors entre Bangui, symbole du pouvoir en Centrafrique et Kaga-Bandoro, fief reconnu du FPCR, MPC, deux rebellions issues de la Séléka aux ambitions pouvoiristes et/ou sécessionnistes, sont installés deux importants dispositifs militaires soutenus par des éléments russes.
La frontière entre la RCA et le Tchad du côté nord est aussi sous contrôle avec le dispositif militaire déployé à Paoua depuis trois mois. Bambari, fief de l’UPC une rébellion animée essentiellement par des ambitions mercantiles, est bouclée avec le déploiement des Faca à Bangassou (sortie) et à Sibut (entrée de Bangui). Le déploiement de Obo est aussi animé par un souci de contrôle de frontière où transitent armes, munitions et toute autre dotation en faveur des groupes armés qui depuis cinq ans, n’ont jamais de problème d’armes et de munitions.
Le dispositif militaire déployé par le pouvoir de Bangui semble être fait pour encercler les groupes armés, minimiser leur possibilité de ravitaillement dans le but de les affaiblir et créer un certain équilibre dans les forces avant le dialogue de l’Union Africaine. C’est la stratégie Touadéra qui semble-t-il, a suivi le conseille de plusieurs de ses alliés qui estimaient qu’aller à ce dialogue en position de faiblesse, le chef de l’Etat sortirait diminué comme son mentor Bozizé en 2013.