Un casque bleu burundais a été tué jeudi dans une attaque des anti-balaka dans la ville centrafricaine d'Alindao (centre-est), a annoncé vendredi la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA.
Selon un communiqué de la MINUSCA publié vendredi, en fin de journée de jeudi, des présumés anti-Balaka armés ont attaqué un personnel de la MINUSCA. Des casques bleus ont ainsi été envoyés en renfort, et en route, ils sont tombés dans une embuscade lancée par des autres anti-balaka. "Lors des échanges de tirs, un casque bleu a été mortellement touché."
La MINUSCA, tout en présentant ses sincères condoléances à la famille de la victime ainsi qu'au gouvernement et au peuple du Burundi, a fermement condamné cette attaque dite "lâche" perpétrée contre ses casques bleus, dont "la présence sur le sol centrafricain n'a d'autres objectifs que de protéger les populations civiles et permettre à la République centrafricaine de sortir de l'engrenage de la violence causée par les groupes armés".
Le 18 août dernier, des anti-balaka s'étaient attaqués à deux reprises aux casques bleus de la MINUSCA dans la préfecture de la Nana Gribizi (centre-nord), sur l'axe Mbrés-Ndomété, et en ont légèrement blessé trois.
Quarante-huit heures plus tard, des rebelles de la Séléka ont ouvert le feu près d'un check-point de la MINUSCA situé à proximité de l'hôpital de la ville centrafricaine de Bria (centre-nord).
Ces différentes attaques contre des casques bleus sont intervenues cinq jours seulement après que la communauté humanitaire opérant en République centrafricaine a célébré dimanche dernier la Journée mondiale de l'aide humanitaire (JMAH) sous le thème : "les civils ne sont pas une cible".
A l'occasion, la coordonatrice humanitaire, Najat Rochdi, avait dénoncé les attaques dirigées contre les humanitaires. Selon elle, au cours du premier semestre 2018, "6 629 incidents de protection ont été recensés par le groupe de travail chargé de la question. Dans le même temps, a-t-elle ajouté, 210 incidents ont directement affecté les humanitaires". Ce qui lui fait dire que la RCA reste l'un des pays les plus dangereux au monde pour les humanitaires.