BANGUI, —L’Union Africaine et la Russie assurent désormais le lead des pourparlers avec les groupes armés, faisant de la paix dans le pays en enjeu géostratégique. C’est le moins qu’on puisse dire de la coïncidence entre la rencontre de Bouar et celle de Khartoum au Soudan.
De l’analyse des centrafricains lambda, toutes les initiatives sont bonnes pourvues que la RCA retrouve la paix et la stabilité c’est dans cet état d’esprit que la recherche de la paix se fait sur plusieurs formes avec les groupes armés. Mais la paix en Centrafrique, n’est pas que l’affaire des Centrafricains. Jean Yves Ledrian ministre français des Affaires étrangères et de l’Europe a fait le tour des Etats impliqués dans la résolution de la crise notamment le Tchad, le Congo avant de chuter à Addis-Abeba où les points de revendication des groupes armés sont en compilation.
En réponse, la Russie déjà présente dans la zone d’influence française qu’est la RCA entend aussi jouer sa partition, après les rencontres avec le FPRC à Kaga-Bandoro et son leader Michel Djotodia au Bénin, c’est le tour de Khartoum de recevoir une délégation des groupes armés à l’initiative de la Russie qui veut faire entendre raison à ces groupes armés.
Deux faits majeurs à noter : la coïncidence de ces deux rencontres l’une à Bouar à l’ouest du pays sous l’égide de l’Union Africaine, l’autre à Khartoum pilotée par les russes. Ensuite l’implication totale du gouvernement dans l’approche de l’Union Africaine. Le gouvernement reste ferme sur sa volonté de ne pas accorder du crédit à l’amnistie souhaitée par les groupes armés avec eux une partie de la classe politique qui milite dans ce sens.
Si Bangui reste ouvert au dialogue conformément aux recommandations du forum de Bangui, l’hésitation du gouvernement se fonde sur le respect de la Constitution et des institutions issues des urnes.
Au milieu de ce jeu d’orientation de la paix se trouve le Conseil National de la Médiation une institution constitutionnelle devant chapoter toute initiative du dialogue et de la paix dans le pays. Cette institution n’a pas réellement aujourd’hui le lead dans les pourparlers alors que les groupes armés et les pouvoirs publics ont chacun un agenda, lequel découle l’efficacité ou pas du processus DDRR.
Dans les milieux diplomatiques l’heure est à l’observation mais on refuse de parler du bicéphalisme dans l’approche de la paix en Centrafrique et les missions de bon office se disent ouvertes à toute idée de converger leurs efforts pour la paix en Centrafrique.