Centrafrique : des plaidoyers pour la paix et la restauration de l’Etat à Ndélé

Publié le jeudi 30 aout 2018 | Xinhua

© Reuters par Siegfried Modola
Des casques bleus de la Minusca aux abords du quartier PK5 de Bangui, la capitale centrafricaine, le 10 novembre 2015.

La situation sécuritaire est imprévisible dans la ville centrafricaine de Ndélé (nord) en dépit des patrouilles quotidiennes des casques bleus et des missions conjointes d'évaluation pour protéger les populations civiles, a-t-on appris mercredi du chef du bureau à Ndélé de la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA, Dimitroff Zlatko.

Selon une note d'information de la MINUSCA de ce mercredi, la situation sécuritaire à Ndélé est imprévisible et la cohésion sociale est fragile depuis les incidents du 20 juin 2018. A cette date, des éléments rebelles locaux de la Séléka avaient militairement affronté leurs compagnons mercenaires provenant du Tchad et qui ne ménageaient pas les populations.

Malgré un contexte de suspicion généralisée, la MINUSCA a entrepris des efforts avec les partenaires locaux pour renforcer la sécurité, la restauration de l'autorité de l'Etat et le vivre-ensemble, a indiqué la note d'information.

M. Zlatko a aussi évoqué la mise en place d'un 'comité de prévention des conflits' dans la préfecture du Bamingui-Bangoran dont Ndélé est le chef-lieu. Ce comité, institué depuis 2016, est une véritable plateforme de réflexions, d'analyses et d'échanges d'informations et de propositions de solutions. Il réunit hebdomadairement les représentants de la MINUSCA, les autorités locales ainsi que les leaders du mouvement politico-rebelle le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) de Nourredine Adam.

A cette initiative, il faut ajouter la formation d'un groupe de travail sur la transhumance, la sensibilisation des populations, notamment sur la réconciliation nationale, la cohésion sociale, la gouvernance locale et le leadership féminin, la réparation des voies et construction du pont piéton, ainsi que des projets à impact rapide dans les domaines de l'éducation, la libre circulation et la restauration de l'autorité de l'Etat.

Intervenant par visioconférence, le sultan-maire de Ndélé, Ibrahim Senoussi, a plaidé pour l'augmentation du nombre de casques bleus dans la région en attendant le redéploiement des forces de sécurité intérieure par l'Etat.

Il y a lieu de noter que Ndélé avec la ville centrafricaine de Birao (extrême nord-est) forment le dernier rempart des éminents chefs rebelles, à l'exemple de Nourredine Adam et de Abdoulaye Hissène.

Commentaires