Bangui - Le 03 Septembre 2018, s’est tenu à l’Hôtel Ledger Plazza de Bangui, la cérémonie de signature du protocole de partage d’information contre toutes formes d’allégations d’exploitation, et abus sexuels (EAS) du personnel Onusien y compris des ONG Internationales et nationales intervenant dans la réponse humanitaire en RCA.
Les Chefs des Agences du Système des Nations-Unies de manière unanime s’engagent à œuvrer pour la protection contre l’exploitation et Abus sexuels (EAS), à mettre en application les procédures internes de gestion des cas d’EAS commis par le personnel, y compris aussi l’investigation et la sanction ; et à veiller à l’assistance aux victimes suivant les mécanismes de réponse multisectorielle aux cas de violences basées sur le genre (VBG).
La signature de ce protocole s’est déroulée en présence de Madame Annie Gisèle PANA, Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfant, M. Parfait ONANGA ANYANGA Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies les Représentants et Chefs des Agences du système des Nations-Unies, l’UNFPA, UNHCR, OCHA, les Organisations Internationales non Gouvernementales et nationales intervenant dans les réponses humanitaire en Centrafrique.
Au cours de cette cérémonie, plusieurs discours ont été prononcés. Dans son mot d’introduction Dr Marc DERVEEUM Représentant/Résident de l’UNFPA et Lead de la Task Force contre les exploitations et les abus sexuels (EAS) en RCA s’est réjoui de la réalisation de ce projet commun.
Il a poursuivi ses propos en affirmant que « les exploitations et abus sexuels constituent une violation grave des droits humains et surtout lorsque ces violences sexuelles sont perpétrées par des acteurs humanitaires ou de maintien de la paix, elle est une violation du code de conduite qui les régissent et que cela porte atteinte à la dignité des victimes ». Partant de ce fait, le Représentant de l’UNFPA a lancé un vibrant appel pour que tous les humanitaires puissent se mettre résolument au travail afin de prévenir et de répondre efficacement aux cas qui surviennent dans la dynamique de « Tolérance Zéro » aux Exploitations et Abus Sexuels.
L’intervenant a toutefois noté que depuis des années en République Centrafricaine, des efforts conjoints sont mis en œuvre par la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), les agences du système des Nations-Unies, les Organisations non gouvernementale (ONG) internationales et nationales intervenant dans le secteur humanitaire.
Il a par ailleurs indiqué que ce plan d’action 2018-2019 a été validé par l’équipe humanitaire pays en mai 2018 et est encore en cours de mise en œuvre et auront comme axes principaux entre autres l’engagement des communautés, le renforcement de la prévention, la réponse multisectorielle aux cas, le renforcement de la coordination des efforts en matière de protection contre les Exploitations et Abus Sexuels (EAS).
Coordonnateur Humanitaire Mme Najat ROCHDI a salué les initiatives et n’a pas manqué de tabler sur les en ces termes « Je me réjouis de l’engagement pris par les acteurs humanitaires à lutter contre cette problématique et à respecter la dignité humaine. Nous avons un devoir de protection et sommes redevables à la population centrafricaine que nous assistons et à travers la signature de ce protocole nous disons d’une seule voix Non aux exploitations et abus sexuels en lien avec notre politique de zéro tolérance en la matière » a dit la Coordonnatrice Humanitaire, Najat ROHDI.
Et d’y ajouter « Cependant cette dignité est parfois bafouée et trahie par ceux là-même sur qui comptent les populations. Il a été observé que à la première occasion, des actes de violence sont perpétrés des attouchements ou des abus sexuels sont commis à l’encontre des populations que nous sommes censés assister et protéger à travers l’exercice de notre travail, raison d’être de notre présence dans ce pays, la RCA. Bien que des les exploitations et abus sexuels se produisent dans tous les contextes humanitaires ou de développement, ceux commis par les acteurs intervenant dans le processus de réponse humanitaire demeurent inacceptable et constituent un acte abject » a-t-elle-martelé.
Le moins que l’on puisse dire, est qu’à travers ce charte, les acteurs humanitaires s’engagent à lutter efficacement contre toutes formes d’exploitations et d’abus sexuels dans la corporation et en dehors et s’engagent par des partages d’information. Il faudrait préciser que depuis leur déploiement en septembre 2014 en RCA, les casques bleu de la MINUSCA n’ont cessé de faire l’objet de critiques amers de toute les forces vives de la nation et de surcroit de certains compatriotes qui sont dans les localités d’arrière-pays et qui pour la plupart du temps vivent quasiment sous la coupe réglée des groupes armés. Alors que le mandat de la MINUSCA est clair : protéger la population civile centrafricaine contre les exactions des groupes armés, entre autres les viols, les exactions et accompagner le gouvernement dans la restauration de l’autorité de l’Etat.
Cette décision en synergie avec tous les Agences du système des Nations-Unies et ONG nationales, internationales et humanitaire est salutaire et reste une première en RCA, surtout que dans un passé récent certains éléments des forces Onusienne en mission sur le territoire national ont été inculpés pour motif d’abus sexuels contre des mineurs. Et quelques uns ont été traduits de-facto devant les instances judiciaires de leurs pays respectifs.
Pour la gouverne de nos lecteurs, le protocole de partage d’information est un document qui clarifie le processus de signalement des allégations d’EAS commis par le personnel du système des Nations-Unies, des ONG internationales et nationales humanitaires. L’objectif étant d’améliorer la collaboration et assurer le signalement, la référence te le traitement responsables des allégations d’EAS. Ce protocole devrait compléter les politiques internes de protection contre les EAS de chaque Organisation.
Suivant le protocole les Organisations signataires doivent rapporter les cas commis par leur personnel ou le personnel d’une autre Organisation dont-elles ont connaissances. Quelle que soit la volonté affichée, attendons de voir ce que ce nouveau protocole contre les abus sexuels va produire comme résultats.