BANGUI - Les femmes de la ville de Bria à l’Est du pays ont marché pacifiquement ce lundi matin pour protester contre l’assassinat de masse dont elles sont victimes ces derniers jours. Elles ont remis un mémorandum à la Minusca, et au préfet réclamant la présence des FACA et des Forces de Défense et de Sécurité, le départ du chef de base et de sécurité de la Minusca ainsi que celui de la communication.
La marche pacifique organisée ce jour par les femmes soutenues par les chefs de quartiers intervient trois jours après le découvert de douze(12) corps sans vie dont dix(10) femmes aux alentours du site des déplacés de PK3 proche de la base de la Minusca.
Un habitant de la localité qui a suivi la marche sous couvert de l’anonymat trouve légitime la réaction des femmes, « les femmes ont parfaitement raison de marcher car trop c’est trop. Les femmes ont été massacrées ces derniers jour, c’est pourquoi elles réclament la présence des Forces Armées Centrafricaines et des Forces de Défense et de Sécurité afin d’assurer la protection des civils à la place des forces de la Minusca», a-t-il regretté.
Le préfet de Haute-Kotto Thierry Patrick Binguinendji qui a aussi reçu le mémorandum pense que certaines revendications sont légitimes alors que d’autres n’ont pas la raison d’être, « Je pense que la revendication des femmes réclamant la présence des FACA et FDS est légitime car c’est ce que nous réclamons tous depuis. Mais en ce qui concerne le départ du chef de base de la Minusca, du responsable de sécurité et celui de la communication. Ces revendications n’ont pas leur place car c’est la Minusca qui assure depuis 2016 la protection de la population des personnes sur le site de PK3. C’est pourquoi le site a été crée devant la base de la Minusca », a-t-il clarifié.
L’autorité administrative appelle les habitants à une prise de conscience, « tout le monde doit apporter sa pierre de contribution afin de ramener la paix dans le pays. Ce n’est pas bien de faire le jeu de ping-pong lorsqu’il s’agit d’un incident. Nous allons remonter l’information au niveau de la hiérarchie afin qu’une solution soit trouvée », a ajouté le préfet.
La ville de Bria est déjà fragilisée par les violences alors que la rentrée scolaire sera bientôt effective. Le redéploiement des FACA et FDS serait l’une des solutions pour le retour de la paix et de sécurité à l’exemple de Paoua où la majorité des déplacés sont déjà retournés chez eux grâce à la présence des FACA.