Après la démission d’André Nzapayéké, les tractations ont déjà commencé pour la désignation du nouveau locataire de la primature en Centrafrique. Trois noms circulent, dont celui de l’ex-chef du gouvernement. En République Centrafricaine, l’accord de cessation des hostilités signé le mois dernier à Brazzaville a-t-il déjà volé en éclat ? Car les miliciens anti-Balaka et les ex-rebelles de la Seleka s’accusent mutuellement de l’avoir violé. Pendant ce temps, les affrontements entre les combattants Seleka et les forces française « Sangaris » se sont poursuivis, mardi soir à Batangafo, dans le nord du pays.
Trois noms circulent
Depuis la signature de l’accord de Brazzaville le 24 juillet dernier, l’opinion centrafricaine s’attendait à la démission d’André Nzapayéké. Car selon nos informations, les présidents tchadiens et congolais auraient réussi à convaincre les autorités de transition centrafricaines de confier la primature à un musulman, issu du nord du pays. Pour, dit-on, favoriser l’équilibre régional et aider à la décrispation du climat politique et sécuritaire. C’était d’ailleurs l’une des exigences de la Seleka lors des pourparlers de Brazzaville.
Qui donc pour succéder au Premier ministre sortant ? Trois noms circulent, dont celui d’André Nzapayéké lui-même. « Cette option est à écarter », a confié sous le couvert de l’anonymat un membre du Conseil national de transition joint à Bangui. Le nom qui revient souvent est celui de Karim Meckassoua, un musulman originaire du nord du pays. Actuellement Ministre d’Etat-Conseiller à la Présidence de la République, il a été dans le passé ministre de François Bozizé pendant six ans.
Le troisième candidat à la succession d’André Nzapayéké s’appelle Mahamat Kamoune, un ancien cadre du Ministère des Finances et proche de l’ancien président Michel Djotodia, actuellement en exil au Bénin, dont il fut le directeur de cabinet. Lui aussi est musulman et originaire du nord de la Centrafrique. Selon des indiscrétions, il aurait les faveurs de la présidente de la transition.
Comment réagissent les Centrafricains à cette actualité ? Pour le journaliste Rodrigue Joseph Prudence Mayte, l’appartenance religieuse ou ethnique du nouveau Premier ministre importe peu. « Le problème centrafricain n’est pas religieux ou interreligieux, c’est une crise politique. Si on a un Centrafricain musulman qui a les compétences requises et qui peut occuper les hautes fonctions de l’Etat, il n’y aura pas de souci. On a vu par exemple au Sénégal le président Senghor rester plus de 20 ans président de la République, alors qu’il est issu d’une minorité chrétienne. »
Situation humanitaire alarmante à Bambari
Sur le plan humanitaire dans le pays, une conférence de presse s’est tenue mardi sur la situation à Bambari, dans le centre de la RCA où des centaines de musulmans ont trouvé refuge suite aux violences dans la capitale. La situation est alarmante selon le constat d’un groupe de travailleurs humanitaires, au terme d’une visite de quatre jours dans la localité.