Il s’agit bien du problème de l’alimentation des 250 Elèves-policiers en formation à l’Ecole nationale de police sise à Pk 10, Route de Damara. La fin de la semaine dernière a été marquée par de remous au sein dudit établissement qui, au regard des dispositions réglementaires le régissant, ne devrait enregistrer de grève, au même titre que pour tous les corps d’uniforme. Il y a eu grève de faim. Seulement, le petit détail qui manque dans ce feuilleton suivi de près par la Rédaction, c’est que tout est parti du retard accusé dans le virement des fonds alloués par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour l’alimentation de ces élèves.
« Depuis trois semaines, jusqu’au 6 septembre dernier, la transaction des fonds destinés à l’alimentation des Elèves policiers a pris du retard du côté de nos partenaires du PNUD. Nos fournisseurs n’en pouvaient plus de continuer à nous livrer, ce qui a conduit à la carence que nous avons enregistrée le 5 septembre dernier, d’où le mécontentement de certains de nos élèves », a confié, ce jeudi 13 septembre, Maxime Senga, Directeur de l’Ecole nationale de police. Par la même occasion, il a rassuré que le 7 du mois, et bien évidemment après la manifestation des élèves, le PNUD qui s’est excusé la veille auprès de la Direction de l’établissement, a finalement viré les fonds, et qu’à ce jour « tout est revenu dans l’ordre ».
En effet, 500 000 F.CFA, c’est le montant que le PNUD octroie pour l’alimentation de ces élèves. Jusqu’au 5 septembre, la Direction de l’Ecole n’a reçu les fonds pour le mois, c’est-à-dire que trois semaines durant de retard. La grève de faim dont en parle, à en croire le Directeur de l’Ecole, est la résultante du retard accusé dans la transaction financière avec les partenaires du PNUD.
Précisons au passage que dans la fourniture de l’alimentation des Elèves-policiers, la Direction de l’Ecole s’occupe de l’achat des produits alimentaires périssables dont les poulets, les poissons… pendant que les produits non périssables tels que le riz, le haricot… sont fournis directement par le PNUD. Cependant, la Direction de l’Ecole, pour ce qui la concerne, sous-traite avec des fournisseurs pour les produits dits périssables.
Depuis les trois semaines de retard avec le PNUD, les fournisseurs, sur la base de confiance, ont continué à livrer l’Ecole en attenant le virement des fonds. Mais le 5 septembre dernier, les fournisseurs se disent « épuisés » et donc n’ont pu continuer à livrer les produits. Ainsi, les élèves ont failli manquer de nourriture ce jour-là. Qu’à cela ne tienne, quelques uns sont déjà montés au créneau d’où la manifestation dite ‘’grève de faim’’. Toutefois, « en ma qualité de bon père d’enfants, je me suis battu à mon corps défendant pour leur donner à manger dans l’après-midi. Notre hiérarchie a été saisie à ce sujet », a ajouté le Directeur.
Le vrai problème
Jusqu’à ce niveau, tout allait se régler si les élèves mécontents prenaient leur mal en patience en bon élève-policier. Seulement, le repas de fortune concocté le soir même de la grève par le Directeur a été rejeté par une frange d’élèves, car ce sont 180 parmi eux qui se sont rattrapés par ce repas. Plus grave est que les élèves dissidents, du moins 11 parmi eux se sont lancés dans une compagne d’incitation à la révolte auprès de leurs collègues qui ont accepté le repas. Des caricatures des élèves qui ont accepté de manger ont circulé dans la salle accompagnées de messages hostiles et de dénigrement.
Devant la situation, le Directeur de la Police centrafricaine, Jean-Claude Zoubanda a pris ses responsabilités pour descendre sur le terrain, ce qui fut fait lors du Grand rapport de ce mercredi 12 septembre. La tribune ainsi offerte au DG lui a permis de rappeler les uns et les autres à l’ordre quant au respect des dispositions règlementaires régissant le fonctionnement de l’Ecole nationale de police. « La grève est prohibée au sein de l’Ecole de police, mais au niveau des professionnels », ainsi a indiqué le Directeur général. A l’occasion, le DG a relevé avec force que certains élèves qui se sont comporté de manière indigne vis-à-vis de l’administration et de leurs collègues sont passibles de sanctions conformément au Règlement de fonctionnement de ladite Ecole.
Notons qu’à ce jour, la sécurité à l’intérieur de la capitale de Bangui est tenue par les élèves de cette école pour faire régner l’ordre dans la ville.