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Centrafrique : Médiations de paix, les jeux de jambes de Touadera, peu goûtés par l’Union Africaine

Publié le jeudi 20 septembre 2018  |  La Nouvelle Centrafrique
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© Autre presse par DR
Le président de la Commission de l`Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat.
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Une visite éclair hier mardi à Bangui du président de la commission de l’union africaine Moussa Faki, afin d’y rencontrer entre autres Karim Meckassoua, le forum des ambassadeurs et le groupe G5+ (France, Etats-Unis, Union Africaine, Ceeac, Minusca, Union Européenne, Banque Mondiale).

Mais surtout Faustin Touadera, pour une petite leçon, se voulant de choses.

Ceci, à la veille de l’assemblée générale des nations unies, où une fois de plus, le dossier centrafricain est inscrit sur l’agenda.

Une heure chrono de tête à tête, qui selon les informations ayant fuitées généreusement, l’entretien entre les deux hommes fut tout, sauf courtois, mais musclé.

Le président de la Commission africaine d’entrée aurait déclaré à Faustin Touadera qu’il ne serait pas question qu’une médiation de paix autre que celle de l’Union africaine ne devrait se mettre en parallèle pour la polluer.

Référence à la contre médiation mise en place par les russes et les soudanais. Pour Faki toujours, l’UA est à l’initiative des négociations entre les groupes armés et le gouvernement centrafricain, et qu’il ne saurait en être autrement.


RUSSES ET SOUDANAIS, LES NOUVEAUX JOUEURS


“La feuille de route de l’Union Africaine est déjà très avancée” a souligné FAKI. Mais Touadera devait se souvenir des propos de Zakariaou ADAM MAIGA, le président du conseil paix et sécurité de l’Union Africaine à Bangui, qui en mars dernier, déclarant que “rien de tout cela n’existe encore concrètement.”

Des propos agressifs de FAKI qui n’auraient nullement ébranlé le président centrafricain, qui au fin fond de lui-même s’est toujours méfié de cette initiative unilatérale de  paix de  l’UA, avec Idriss DEBY comme instigateur; qui non seulement ne serait qu’une coquille vide, mais pire, qu’il soupçonne de vouloir faire la belle aux groupes rebelles, en les “normalisant”, et donc implicitement, en validant leurs impunités.

Fait confirmé par des propos l’année dernière du président tchadien Idriss DEBY, faisant comprendre qu’il fallait faire table rase du passé, et passer à autre chose. Parfait Onanga-Ananga, le patron de la MINUSCA, convoqué à l’époque à N’Djamena en express le temps d’une après-midi comme un domestique par Deby, relayait ensuite son discours.

Touadera “sauvé par le gong” avec l’immixtion des Russes et des Soudanais dans le jeu, venus une contre proposition de paix ne lui déplaisant pas. Et lui ôtant du pied l’épine “UA”, qu’il vit comme un piège pouvant se refermer sur lui.

Les Russes depuis décembre 2017 sont de plus en plus présents en Centrafrique, avec la totale bénédiction de Touadera, dont même la garde rapprochée étant désormais assurée par des russes.

Le 6 Septembre dernier, Valery Zakharov, le désormais conseiller russe de Touadera, expliquait à une vingtaine de députés inquiets du flou de la situation  à l’hôtel Ledger Plazza à Bangui, que l’initiative de paix russo-soudanaise avait le plein aval du chef de l’état.

QUAND FAKI MENACE

Mis en demeure par FAKI de se décider, et de cesser d’entretenir la confusion, Touadera eut la surprise de l’entendre proférer des menaces à peine voilées en son encontre. Lui faisant comprendre “qu’avec plus de 80% du territoire centrafricain dans des mains de bandes armées, si ces derniers s’emparaient du pouvoir”, lui “Touadera ne pourrait plus être maintenu en place.”
Officiellement, la discussion entre les deux hommes fut d’une rare courtoisie.
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