Ce jour lundi 1er octobre 2018, c’est le jour de la rentrée parlementaire après trois mois de vacances. Une rentrée parlementaire sans précédente dans l’histoire de la Centrafrique. En cause, le président de cette Institution Abdoul Karim Meckassoua va enfin découvrir les visages de ses vrais adversaires politiques.
Si sur d’autres cieux, les députés passent leurs vacances auprès de leurs électeurs, en Centrafrique, c’est à Bangui et avec les hommes du pouvoir qu’ils se la coulent douce. De la mafia au business en passant par des complots, ces élus de la nation se livrent chacun, selon son profil, à ces exercices pour renflouer leurs poches. La dernière en date, le complot contre Abdoul Karim Meckassoua.
Pourchassé depuis deux ans en vain par l’aile politique du président Touadera et dernièrement apostrophé par son aile judiciaire dans l’affaire dite de « Dame Dékono », le très honorable Abdoul Karim Meckassoua président de l’Assemblée nationale a été secouru par la Cour Constitutionnelle. Grâce à cette dernière, il a eu un peu de souffle pour remanier son cabinet. Mais le voilà, à nouveau, devant une autre peine blondie par ceux-là mêmes qui l’ont élu Président de l’Assemblée nationale.
D’après une note restée encore hautement confidentielle et adressée à la très haute attention de la conférence des Présidents de l’Assemblée nationale, une centaine des députés, dans la plupart, des députés indépendants et députés ayant rejoint la mouvance « Cœur uni » avec armes et bagages l’année dernière, ont demandé aux Présidents des Commissions d’engager la procédure de destitution de Abdoul Karim Meckassoua, président de l’Assemblée nationale.
Pour les députés signataires de la note à l’attention de leurs collègues députés présidents des commissions demandant la destitution de Abdoul Karim Meckassoua à la tête de l’Institution, celui-ci est coupable, à leurs yeux, de crime de haute trahison.
Des crimes et fautes lourdes cités.
D’après les députés signataires, le fait pour Abdoul Karim Meckassoua alors simple député comme eux, de concocter un marché de fournitures des médailles d’identités des députés, écharpes, sacs de bouche à bouche avec la dame Dekono à hauteur de 322 000 000 F CFA et ensuite la faire payer par l’Institution, constitue, d’après leur compréhension, un crime de haute trahison. Pourtant, « Qui trompe qui peut » ? Avance un soutien de Dologuélé.
Sans le citer nommément dans la note, la nomination du musicien Mandata comme chef de service à l’Assemblée a été aussi relevée comme faute lourde par les élus signataires. Pour eux, la loi de la fonction publique parlementaire est claire. Il n’y a que les fonctionnaires parlementaires hiérarchie A1 qui doivent être nommés Directeur ou Chef de service. Pas des ramassés.
Faisant allusion à la parabole de la paille et de poutre dans l’Évangile de Luc 6 :4, un élu de l’opposition affirme que cette accusation du pouvoir est exactement comme : « Voir la paille dans l’œil du voisin et ne pas voilera poutre dans le tien ».
Alors que des vendeuses des légumes et éleveurs des poulets de chairs sont nommées sous-préfets, chef de service dans l’Administration publique de Touadera, celui-ci se permet malheureusement à faire la leçon de morale et de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut du feu Patassé aux autres. Ajoute cet élu.
D’après une source bien informée, la note demandant le déclenchement de la procédure de destitution du Président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim Meckassoua, fera l’objet du jour l’ordre du jour de la première conférence des Présidents de ladite session. Une réunion, s’il elle se tient, risquerait de finir en queue de poisson et rendra plus délétère, la cohabitation au sein de l’Institution.
Mais si elle se tient sans accroc, c’est la fin pour Abdoul Karim Meckassoua puisque la conférence des Présidents est règlementairement lié à porter l’affaire à la plénière. Une occasion pour Abdoul Karim Meckassoua de découvrir enfin qui est pour lui et qui est contre lui. Pourtant ce sont les mêmes qui l’ont élu président de l’Assemblée nationale sous condition d’avoir les pickups.
Pour un diplomate en poste à Bangui, « si la procédure de destitution est engagée et abouti, ça sera une crise sur des crises. Si elle échoue, c’est ouvrir une porte aux vengeances politiques de deux cotés et c’est le président Touadera qui paiera le lourd tribut».
Rappelant que ces députés ont empoché chacun, selon son gabarit politique, une avance qui varie entre 300 000 à 500 000 F CFA sur les 1 000 000 F CFA promis pour cette action.