La soirée du jeudi 11 octobre dernier a été rythmée par les détonations d’armes de tout calibre dans le quartier musulman Adji, à Bambari. C’était une patrouille de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la République centrafricaine (Minusca) qui a été prise à parti par les seigneurs de guerre de la branche Séléka de l’Union pour la paix en Centrafrique (Upc) dirigée par le criminel nigérien Ali Darass. A l’origine, une tentative de désarmement d’indélicats éléments de l’Upc par la mission de l’Onu.
Bambari n’est toujours pas « ville sans groupe armé », comme l’a intimé la Minusca depuis belle lurette. Les éléments de la l’aile dissidente de la Séléka de l’Upc règnent toujours en maitre, du moins dans les quartiers musulmans sur la rive droite de la rivière Ouaka. Une fois de trop, ces derniers viennent de courber l’échine de la Minusca. A en croire un communiqué de presse rendu public, vendredi 12 octobre dernier par la Mission de l’Onu en Centrafrique, la veille, c’est-à-dire le jeudi 11 octobre, vers 14 heures, les militaires de la Minusca, au cours d’une patrouille, ont désarmé sept combattants de l’Upc qui se pavanaient armes de guerres en poing et détenant illégalement des munitions. Cette opération a été comprise tel un affront par les hommes de Ali Darass.
C’est ainsi que dans la soirée, ces combattants de l’Upc ont mis la population en débandade en tirant des coups de feu dans le quartier Adji et environs. Des menaces ont été par les assaillants à l’encontre de membres laïcs et religieux de différentes communautés de la société civile de Bambari. La Minusca a du dépêcher d’urgence « une patrouille sur les lieux qui a également été attaquée par les mêmes éléments armés. La Force a déployé des renforts et aucune victime n’est à déplorer », précise le communiqué de presse.
Devant ce nouvel entêtement des éléments de l’Upc – eux dont le chef Ali Darass, a été signer une Déclaration d’entente, fin août dernier, sous l’égide des Russes à Khartoum pour s’engager aux côtés des autres dans le processus de la paix, la Minusca dans ses traditionnelles condamnations de principe s’est lamentée de voir qu’en dépit du processus de paix engagé dans le cadre de ‘Initiative africaine, les groupes armés s’obstinent à saborder les efforts conjugués à ce jour.
« Ces faits sont non seulement condamnables pénalement mais menacent gravement le processus de paix conduit sous l’égide de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en Centrafrique », précise le communiqué de presse de la Minusca. Et d’ajouter plus loin, qu’elle continuera à travailler avec les autorités centrafricaines, et notamment avec les Forces armées centrafricaines (Faca) et les Forces de sécurité internes (Fsi) déployées à Bambari.
Soulignons que dans cette même optique de violation d’accords par la Séléka, une violence s’est éclatée, le week-end dernier dans la ville de Ngaoundaye dans la préfecture de l’Ouham –Pendé.
Notons que d’ici le 16 novembre prochain, la ville de Bambari, Chef-lieu de la préfecture de la Ouaka devra abriter une fête nationale, la Journée mondiale de l’alimentation (JMA-2018). Et, ce regain de violences à Bambari ne plaide pas en faveur d’une grande mobilisation des Acteurs agricoles à ce rendez-vous du monde rural.