Alors que le Chef de l’Etat Touadéra tente d’apaiser les esprits sur la situation délétère qui a prévalu ces derniers temps à l’Assemblée Nationale où de persistantes rumeurs faisant état d’une démarche visant la destitution du Président de cette institution ont gagné toutes les causeries dans la ville de Bangui et ses environs, l’on apprend que ce sujet que l’on croyait mis à l’écart par sagesse politique, reste et demeure encore d’actualité au sein des parlementaires centrafricains.
Selon certaines indiscrétions des milieux des élus de la nation, la collecte des signatures du document qui vise la procédure de destitution du Président de l’Assemblée Nationale Abdou Karim Méckassoua est toujours en cours et évolue très favorablement du côté des détracteurs du PAN.
Interrogé récemment par la presse internationale sur cette brouille à l’Assemblée Nationale qui donne l’impression d’une discorde entre les deux Chefs des plus hautes institutions républicaines, le Président Toudéra à déclaré que » Il n’y a pas de querelles en ce qui me concerne. Je suis le président de la République, garant des institutions. Donc je suis là pour le bon fonctionnement de toutes les institutions. D’après la Constitution, j’avais une année pour mettre en place ces institutions, c’est ce que j’ai fait. Et notre République, elle est nouvelle. Et donc c’est cette nouvelle République, on doit la mettre en place. Les institutions doivent fonctionner. Ce qui se passe, je pense qu’il y a des problèmes internes au niveau de l’Assemblée nationale. C’est à ce niveau qu’il faut résoudre. Nous on veut la paix. Le président de la République travaille pour qu’il y ait paix. Il n’y a pas de discordance, non. Il n’y a pas de confusion de rôle ».
En effet, Meckassoua n’est pas dupe pour se laisser surprendre par une procédure de destitution au Perchoir. Celui-ci avait saisi l’occasion de l’ouverture de la Session budgétaire qui est en cours pour dénoncer pèle mêle les manœuvres qui sont mises en place par ses détracteurs pour le dégager à la tête du Parlement.
Ceci étant, ce dernier avait déclaré ceci : » Je sais bien ce qui se trame à l’égard de notre institution et de son Président. Depuis quelques temps, des individus s’agitent dans tous les sens, des groupes sont formés par ci par là, et il ne se passe pas une semaine sans que ne se tiennent des réunions, souvent la nuit, pour dresser des plans. Le tout orchestré jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, en mettant en jeu de l’argent, beaucoup d’argent, de l’argent public, l’argent des centrafricains. Tout cela pour quel projet ?
La destitution du Président de l’Assemblée Nationale Abdou Karim Meckassoua, bien entendu.
Pour cela, on monte des affaires, on crée des incidents, en saccageant par exemple les locaux et les biens de l’Assemblée, on essaie d’instrumentaliser la justice. Et dans tout cela des Députés croient servir la Nation en se faisant commissionnaires des basses œuvres.
A propos de cette fameuse destitution, je veux dire ceci : que ceux qui veulent lancer la procédure le fassent. Je suis prêt.
Ce sera un moment important d’application de nos textes fondamentaux, Constitution et Règlement Intérieur de l’Assemblée. Et ce sera aussi une occasion pour que nos compatriotes soient instruits sur les affaires de l’Etat et la manière dont celles-ci sont conduites.
Dès à présent, je demande par ailleurs que la procédure, si elle venait à être lancée, soit menée dans la plus grande transparence et en permettant à tous nos compatriotes de suivre l’évolution des choses, et notamment de suivre en direct les débats de destitution le moment venu.
Je demande aussi, solennellement, qu’on veille à ce que la procédure, si elle était ouverte, soit strictement conforme à la Constitution et au Règlement intérieur ».
Et le PAN Meckassoua de brandir la menace sur les conséquences qu’adviendraient au cas où sa destitution devenait réalité » Je vous le dis tout net, et avec gravité : si tel devait être le cas, et si tel est l’intention de ceux qui rêvent de destitution du Président de l’Assemblée Nationale MECKASSOUA, il s’agirait d’un véritable coup de force, une opération de déstabilisation d’une institution majeure de la République, en violation flagrante de la Constitution !
Je ne peux, dès lors, qu’exhorter les collègues Députés qui seraient sur cette ligne à revenir à la raison, celle de nos textes, et celle de la paix et de la concorde.
Je dis aussi, calmement mais solennellement, à nos compatriotes : soyez vigilants. Ne vous laissez pas entraîner dans la spirale de haine et de violence qui est le projet véritable de ces partisans d’une destitution anticonstitutionnelle. Mais ne laissez pas non plus commettre une telle forfaiture car on ne sait pas où une telle dérive peut entrainer notre cher et beau pays.
Quant à moi, je ne me laisserai pas conduire à l’autel comme l’agneau sacrificiel, sans combattre. Si cela est donc nécessaire, je me battrai pour que les termes de la Constitution et du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale soient respectés et que prévale le vivre ensemble dans notre cher pays qui est fatigué du malheur ! »
L’on espère seulement que le vent qui souffle à l’Assemblée Nationale finira par se calmer sans faire des victimes afin d’éviter une nouvelle crise au peuple centrafricain qui a tant souffert des agitations de ses dirigeants politiques qui l’ont plongé depuis l’année 2013 dans une situation de souffrances invivables.