« Nous appelons une fois de plus toutes les parties au conflit à respecter la population civile et les blessés, qu’ils soient combattants ou non », affirme Jean-François Sangsue, chef de la délégation du CICR en République centrafricaine.
À leur tour, la ville de Bambari et ses environs sont secoués par des violences qui ont de graves conséquences humanitaires pour la population. Fin juin, des violences ont causé des dizaines de morts et de blessés, et entrainé le déplacement massif de plusieurs milliers d’habitants vers des sites proches des lieux de culte ou des positions militaires internationales. Depuis le 7 juillet, de nouvelles violences, notamment contre un site de déplacés, se sont produites. Une fois encore, de nombreuses personnes ont été tuées et d’autres blessées
« Nous appelons une fois de plus toutes les parties au conflit à respecter la population civile et les blessés, qu’ils soient combattants ou non », affirme Jean-François Sangsue, chef de la délégation du CICR en République centrafricaine.
Une quinzaine de blessés ont pu être transférés vers l’hôpital de Bambari par les équipes du CICR, ainsi qu’une dizaine de corps vers la morgue, avant d’être inhumés par la Croix-Rouge centrafricaine. Alors que du matériel et des médicaments avaient déjà été fournis à l’hôpital de Bambari lors de la première flambée de violence, le CICR a remis, mardi 8 juillet, 200 litres de carburant supplémentaires à l’hôpital de la ville.
À ce jour, la tension entre les communautés reste vive à Bambari et dans ses environs. Les violences répondent toujours davantage à une logique de revanches et de représailles. La population vit dans la peur ; les marchés n’étant plus approvisionnés ni fréquentés, la nourriture se raréfie, et l’accès à l’eau potable et aux soins de santé est très limité. Quant à la saison de pluies qui bat son plein, elle ne fait qu’aggraver la situation.
Dans le reste du pays, la situation demeure problématique pour les personnes déplacées, ainsi que pour les habitants de certaines localités. Des distributions de vivres, mais aussi de semences et d’outils, sont régulièrement effectuées afin de soutenir les personnes déplacées ou celles qui ont pu revenir chez elles. L’eau est également au cœur de l’action du CICR, qui continue d’en acheminer régulièrement vers des sites accueillant des personnes déplacées à Bangui et Kaga Bandoro notamment, tout en apportant son soutien à la Société de distribution de l’eau en Centrafrique (SODECA), à Ndélé et à Bangui.
« Nous réitérons nos appels au respect du droit international humanitaire et des règles les plus élémentaires d’humanité auprès de tous ceux qui ont une influence sur le sort des civils, des malades et des blessés. Nous demeurons vivement préoccupés par la situation humanitaire à laquelle fait face la population centrafricaine, y compris les personnes détenues, et nous nous attelons sans relâche à y répondre, en collaboration avec la Croix-Rouge centrafricaine et aux côtés d’autres organisations humanitaires », ajoute M. Sangsue.
De fin avril à début juillet, en collaboration avec la Croix-Rouge centrafricaine, le CICR a notamment :
• effectué plus de 580 opérations chirurgicales et poursuivi les travaux de réhabilitation de l’hôpital communautaire de Bangui ; évacué plus de 40 personnes blessées ou malades à Bangui et à l’intérieur du pays ; et assuré plus de 11 000 consultations curatives dans la région de Kaga Bandoro, grâce à des cliniques mobiles ;
• visité plus de 440 détenus dans 7 lieux de détention afin de s’assurer que leurs conditions de détention et le traitement qui leur est réservé sont conformes aux normes internationales ;
• continué à acheminer quotidiennement 250 000 litres d’eau sur le site de l’aéroport de Bangui, pour répondre aux besoins des personnes déplacées qui y sont installées, et construit plus de 60 latrines et 20 douches sur les sites de déplacés de Kaga Bandoro ;
• distribué à trois reprises de la nourriture à environ 27 000 personnes dans 7 sites de déplacés à Bangui (à raison d’une distribution toutes les deux semaines), permettant d’assurer un repas complet par jour ;
• distribué des rations alimentaires à plus de 20 000 personnes résidant le long de la route entre Bambari et Ippy, afin de les soutenir pendant la période des semis ;
• distribué des articles de première nécessité à plus de 1 100 déplacés à Bambari, après la destruction du village de Liwa où ils vivaient, en juin dernier ;
• construit des abris communautaires pour plus d’un millier de personnes dans les sites de déplacés à Kaga Bandoro ;
• distribué à 18 collectivités rurales de Kaga Bandoro, Birao et Ippy des outils et des boutures des variétés de manioc résistantes à la maladie de la mosaïque (ce projet vise à multiplier les variétés résistantes en République centrafricaine) ;
• sensibilisé plus de 150 porteurs d’armes, plus d’une centaine de leaders communautaires et religieux, et tout autant de jeunes gens au respect des principes fondamentaux du droit humanitaire et des droits de l’homme.