près trois jours de discussions, la République centrafricaine est toujours sans Premier ministre. La présidente a rencontré toutes les forces politiques et les groupes armés, mais aucune personnalité ne fait encore consensus. Les exigences de la Seleka se heurtent au projet de la présidente et les discussions prennent de plus en plus l'allure d'un bras de fer politique.
Pendant trois jours, pour trouver un Premier ministre, Catherine Samba-Panza a consulté les onze entités politiques présentes au Forum de paix de Brazzaville fin juillet. A chacune, la présidente a demandé de lui donner un nom de candidat potentiel pour le poste de chef du gouvernement et trois noms de personnalités ministrables.
Mais cette formule, visant à former une équipe d'union nationale, est rejetée par la Seleka. L'ex-rébellion exige en effet que le poste de Premier ministre lui revienne, ainsi que cinq ministères, dont certains régaliens. Pour les négociateurs, de l'ex-rébellion, il s'agit d'appliquer une promesse qui leur aurait été faite à Ndjamena, en contrepartie de la démission de l'ex-président Michel Djotodia, puis renouvelée fin juillet, lors de la signature des accords de paix de Brazzaville avec les anti-balaka.
La Seleka n'accepte qu'un seul compromis : que le futur Premier ministre soit de confession chrétienne, à condition qu'il soit issu de ses rangs. En conclusion, l'un des cadres de l'ex-rébellion déclarait hier, vendredi, à RFI : « Le projet de la présidente ne satisfait aucune partie de la Seleka. Elle propose une consultation alors qu'il faut engager des négociations ».