Des experts ont estimé jeudi à Dakar que l'approche et les stratégies utilisées dans la lutte contre le VIH/SIDA ces dernières années peuvent bien servir à combattre la fièvre hémorragique à virus Ebola qui touche actuellement la Guinée, le Libéria, la Sierra Léone et récemment le Mali.
"Il y a beaucoup de leçons à tirer des stratégies mises en place dans la réponse à l'épidémie de VIH/Sida qui peuvent s' appliquer à la fièvre hémorragique à virus Ebola, notamment l' approche multisectorielle, le leadership, l'implication des communautés, la lutte contre la stigmatisation, entre autres", a estimé le directeur adjoint de l'équipe régionale pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre de l'ONUSIDA, Léo Zékeng.
Il a fait ce constat au cours d'une réunion du comité de pilotage du projet "Frontières et vulnérabilités au VIH en Afrique de l'Ouest" (FEVE), qui se tient à Dakar sur le thème: "L'Afrique de l'Ouest face aux épidémies : l'enjeu de la coopération transfrontalière et de la réponse régionale".
"En plus des approches nationales, il est important aussi d' avoir des approches sous-régionales, transfrontalières où on encourage les échanges entre pays, parce que les épidémies n'ont pas de frontières", a souligné Léo Zékeng.
Daouda Diouf, directeur exécutif de l'ONG ENDA/Santé, a pour sa part soutenu qu'en s'appuyant sur les expériences, l'expertise et l'investissement lourd qui a été fait en matière de lutte contre le Sida, on peut répondre de manière plus efficace à des épidémies comme la fièvre hémorragique à virus Ebola".
Il a toutefois précisé qu'il y aura un certain nombre de différences, "parce que les épidémies ne sont pas tout à fait les mêmes, mais on peut s'appuyer sur le potentiel et l'existant surtout sur les acteurs, parce que nous ne pouvons régler ce problème de santé que si nous nous appuyons sur une réponse communautaire forte".
M. Diouf a relevé que les pays ont réagi très tôt par rapport à Ebola, "certains pour se barricader, d'autres pour limiter les mouvements pour se donner le temps d'organiser leurs systèmes de santé, afin de mieux réagir". Fin