BANGUI - La présentation sur les abus et violations des Droits de l’Homme et du droit international humanitaire commis par les Anti-Balaka et les éx-Séléka ( FPRC/UPC/RPRC) à Bria et ses environs en Août et Septembre 2018 a fait l’objet de la conférence de presse de la Minusca de ce Mercredi 17 Octobre 2018.
Ce rapport de mapping qui présente la situation sécuritaire dans la ville de Bria et ses environs au cours des mois d’Août et Septembre 2018, a été caractérisé par des affrontements entre des Anti-Balaka et des factions ex-Séléka telles que Mouvement pour l’Unité et la paix en Centrafrique (UPC), Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC) et le Rassemblement Patriotique pour le Renouveau de la Centrafrique (RPRC).
Ces violents affrontements armés ont entraîné de graves atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique et mentale dont le nombre s’élève à au moins 30 personnes. Les principaux auteurs de ces crimes et violences sont les groupes armés de l’UPC, FPRC, RPRC et des Anti-Balaka.
« Au moins 12 femmes et 2 enfants ont été tuées à Bria et sur l’axe Bria-Irabanda lors des différents affrontements. 5 hommes tués par le FPRC le 5 Août 2018 sur l’axe Bria-Iraband ; 12 civiles dont 5 hommes, 5 femmes, 1 mineur et une personne vivant avec un handicap tués à Bornou le 25 Août par la coalition ex-Séléka et des Anti-Balaka dirigés par Dekamoko ; 9 civiles dont 7 femmes et 2 hommes tués par le FPRC le 6 Septembre non loin du Site des déplacés de pk13 à Bria et 4 personnes civiles blessées. Une femme et son enfant ont été blessés par le FPRC le 5 Août 2018 dans le village de Kolaga et deux personnes, une femme aveugle de 72 ans et un homme aliéné mental ont été blessées le 25 Août dans le quartier Bornou à Bria », telles sont les conclusions de ce mapping.
En vue de ce rapport, la Division des droits de l’homme de la Minusca établit clairement la responsabilité des groupes armés précités comme les seuls responsables de ces crimes, « les investigations de la DDH indiquent clairement que la coalition ex-Séléka ( FPRC, RPRC et UPC ) ainsi que les Anti-Balaka sous le commandement de Dékamoko ont intentionnellement ciblé et tué des civils, en violation grave du droit international humanitaire et cela pourrait constituer un crime de guerre si les faits sont établis par les juridictions compétentes », selon le rapport.
En plus, le Directeur de la Division des Droits de l’homme de la Minusca, Musa Gassama croit que ce rapport servira à mettre la pression sur les forces de la Minusca à mieux remplir leur mission, tout en recommandant à la communauté internationale à aider l’Etat centrafricain à être présent là où il doit être pour sa mission régalienne.
Le rapport sur les graves atteintes et violations de droit de l’homme présenté par la Minusca intervient après celui de Human Rights Watch (HRW) du 12 Octobre 2018 dénonçant la tuerie d’au moins 27 civils à Bria, malgré la présence des forces de la Minusca marquée par l’inaction.