Une mission du FMI et la République centrafricaine s’entendent sur une aide financière au titre de la facilité de crédit rapide
Une mission du Fonds monétaire international (FMI), conduite par M. Ekué Kpodar, a séjourné à Bangui (République centrafricaine) du 11 au 18 novembre 2014 pour des discussions avec les autorités centrafricaines sur un programme d’urgence susceptible d’être appuyé par la facilité de crédit rapide (FCR) du FMI.
Au terme de la mission, M. Ekué Kpodar a publié la déclaration suivante :
«Les autorités de transition de la République centrafricaine et la mission du FMI se sont entendues ā leur niveau sur un cadre macrobudgétaire et un ensemble de politiques économiques et structurelles destinées à consolider les progrès accomplis depuis l’accord FCR précédent, qui a été approuvé en mai 2014 par le Conseil d’administration du FMI. Ces politiques ont pour but de poursuivre la stabilisation macroéconomique, rééquilibrer les finances publiques, renforcer les capacités du gouvernement centrafricain, coordonner l’assistance technique et assurer l’engagement continu des bailleurs de fonds internationaux. Sur la base de cet entendement, ces politiques pourraient être soutenues par une deuxième FCR d’un montant de 5,57 millions de DTS, équivalent à 4 milliards de francs CFA. L’aide financière totale du FMI en faveur de la République centrafricaine pour 2014 atteindrait ainsi 13,925 millions de DTS, soit l’équivalent d’environ 10 milliards de francs CFA. Ajoutée à l’assistance du FMI, les contributions des partenaires de développement porteraient le montant total de l’aide budgétaire extérieure en faveur de la République centrafricaine à environ 80 milliards de francs CFA pour 2014.
«La longue crise politique et sécuritaire que connaît la République centrafricaine et l’effondrement de l’activité économique qu’elle provoque continuent de poser des difficultés majeures aux autorités de transition. Pour 2014, bien que l’activité économique ait pu reprendre de façon timide et qu’une partie des personnes déplacées aient pu rentrer chez elles, la précarité de la situation sécuritaire a conduit la mission et les autorités centrafricaines à ramener à 1 % les prévisions de croissance du Produit intérieur brut. En même temps, la rareté des biens de consommation de base s’est traduite par une hausse constante des prix, de sorte que l’inflation devrait, selon les projections, atteindre 11,6 % en moyenne en 2014, c’est-à-dire un niveau bien supérieur au critère de convergence de 3 % de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Le déficit extérieur courant devrait diminuer et s’établir à 6,4 % du PIB en 2014 grâce au soutien financier substantiel des bailleurs de fonds et des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Cependant, étant donné que le pays est fortement tributaire des importations de produits alimentaires et de carburants et que les résultats des secteurs d’exportation sont en deçà des attentes, un soutien à la balance des paiements reste nécessaire. »
«Dans le domaine budgétaire, la priorité est de continuer à améliorer la mobilisation des recettes intérieures et à rehausser la qualité des dépenses afin de limiter le solde primaire intérieur à 5 % du PIB en 2014 et 4,1 % en 2015. Les autorités de transition continueront de prendre des mesures pour améliorer la gestion des finances publiques en renforçant le suivi de la gestion de trésorerie, en continuant d’assainir les fichiers de la fonction publique et de la solde, en révisant la convention signée avec les banques commerciales qui leur confie le recouvrement des impôts, et en accroissant la transparence de la fiscalité pétrolière. »
«Enfin, la mission a eu des discussions approfondies sur un projet de budget et de politiques pour 2015. Pour l’année prochaine, nous pensons que le retour de la sécurité et l’achèvement de la transition politique marqueront le début d’une reprise économique durable, avec une croissance du PIB réel de 5,7 % et un taux d’inflation contenu à 5,7 %. Cependant, les finances publiques resteront sous pression et nécessiteront un soutien continu de la communauté internationale. »
« La mission a rencontré la Présidente de la république centrafricaine, Mme Catherine Samba-Panza, et s’est entretenue avec le Premier Ministre, M. Mahamat Kamoun, le Ministre des Finances et du Budget, M. Bounandele Koumba et sa délégation, ainsi qu’avec des représentants des partenaires de développement (Banque mondiale, Union européenne et France), de la communauté diplomatique et du secteur privé. »
«Les membres de la mission tiennent à remercier les autorités de la République centrafricaine de leur coopération exemplaire et des discussions franches et constructives qu’ils ont pu avoir avec elles.»
Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d’une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans le présent communiqué sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d’administration.