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RCA : changer le cap ?
Publié le samedi 22 novembre 2014  |  Centrafrique Libre
Fin
© Autre presse par DR
Fin du séminaire des évangéliques de la RCA et de Côte d ’ Ivoire
Fin du programme ‘’In Centrafrique’’, lancé le 18 octobre dernier à Bangui, à l’initiative de l’Alliance des évangéliques de Centrafrique en partenariat avec la communauté chrétienne ivoirienne dénommée ‘’message de vie’’ du Révérend Mohamed Sanogo. Photo: la présidente intérimaire Catherine Samba-Panza.
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La République Centrafricaine est à la croisée des chemins avec les crises à répétition synonyme « d’éternel recommencement » là où des pays comme le Burkina Faso, le Mali font des bonds qualitatifs en avant dans tous les domaines. Une question de volonté portée sur des projets de société.Après la démission forcée de l’éphémère Président rebelle Michel Djotodia et de son Premier ministre Nicolas Tiangaye, et l’élection de Catherine Samba-Panza, les représentants de la Communauté internationale avaient recommandé aux nouvelles autorités de la transition de se conformer à la Charte de transition, d’opérer la rupture politique avec les méthodes du passé à savoir toute politique, des violations, la corruption, l’impunité. Ce faisant, la nouvelle Présidente qui avait les mains libres compte tenu de soutiens internationaux dont elle bénéficie, devrait opérer la rupture nécessaire à la renaissance de la République centrafricaine. Et à la reconstruction de ce pays délabré du fait de l’irresponsabilité des dirigeants politiques civils et militaires qui ont précédé Mme Samba-Panza à la tête de l’Etat souvent avec peu de bonheur.Un fiasco total…L’héritage lourd des régimes précédents et l’état désastreux du pays sont la preuve de ce qu’il faut considérer comme une mésaventure politique ayant culminé dans la destruction du tissu économique et social, plongeant en passant le pays entier dans un climat délétère de méfiance, de soupçon permanent, sources de violences politiques et armées dont les rébellions sont la pire des expressions politiques.
Que faire dans ces conditions, sinon opter effectivement pour la rupture avec le passé à travers des reformes hardies et courageuses au niveau institutionnel, économique, social et culturel. Il s’agit moins d’une révolte brutale et violente que d’un projet de renouveau économique, social et culturel qui doit s’appuyer sur des repères précis porté par la renaissance nationale.

La renaissance nationale suppose une nette démarcation des pratiques par un grave déficit de patriotisme, de civisme, de sens de l’Etat et de l’intérêt général. En effet, les dirigeants successifs se souciaient peu de servir le peuple au détriment de leurs proches. Ce n’est d’ailleurs raison que plus de 70% de la population centrafricaine vit en dessous du seuil tolérable de la pauvreté hier rampante et aujourd’hui criante avec l’expérience de vie chute libre et la désorganisation des systèmes sanitaires et éducatifs. La pauvreté à visage humain…

La seule chose à faire devant cette situation catastrophique, c’est celle non de la résignation mais un sursaut patriotique. C’est le sens, c’est-à-dire la signification et l’orientation du renversement des régimes de Bozizé et de Djotodia qui étaient en effet des régimes de démission nationale, de désolation et détresse totale.

Maintenir le cap du sursaut patriotique est une chose, mais maintenir le cap des méthodes rétrogrades des régimes passés ayant culminé dans la division nationale en est une autre. Maintenir le cap du sursaut patriotique devrait se traduire par une autre manière de faire la politique avec l’intelligence et la lucidité pour éviter toute fracture sociale et de la stabilité des institutions de la République. Car l’injustice sociale est le pire des maux. Un non sens.

Or les Centrafricains, s’ils ont été unanimes à saluer l’élection de Samba-Panza pour des raisons que l’on sait, ils sont plus véritablement unanimes à sentir une véritable rupture avec les méthodes du passé qui sont en train de marquer un retour au galop. Le cap du sursaut patriotique est trahi dans son essence et la situation actuelle appelle plutôt un véritable changement du cap par un coup d’arrêt à assener aux veilletés des régimes précédents qui marquent un retour à l’autoritarisme, à la prévarication, aux violations des droits de l’Homme et à l’impunité.

Et il appartient aujourd’hui à Catherine Samba-Panza et à son entourage d’oser faire leur autocritique et amorcer sur cette base, ce changement de cap, synonyme d’un regain de sursaut politique qui tient à s’essouffler par manque de convictions politiques.

Freddy MASSENGUE
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