Dans un exposé présenté mardi au Conseil de sécurité, le chef de la Mission des Nations Unies en RCA (MINUSCA) a mis en avant plusieurs réussites dans le rétablissement de l’autorité de l’Etat. « La situation générale en matière de sécurité en Centrafrique a été maîtrisée, des élections démocratiques ont été organisées et le pays est revenu à l’ordre constitutionnel », s’est félicité M. Onanga-Anyanga.
L’autorité de l’État se rétablit dans la capitale Bangui et au-delà, la sécurité s’est considérablement améliorée dans plusieurs préfectures, notamment grâce au soutien des accords de paix locaux. Les préfets et sous-préfets ont été redéployés dans tout le pays, de même que les fonctionnaires des ministères chargés de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que de l’eau et de l’assainissement.
Les forces nationales de sécurité et de défense sont également déployées et les processus de justice et de réconciliation commencent à prendre forme, a encore relevé M. Onanga-Anyanga.
« Hier, le 22 octobre, la session inaugurale de la Cour pénale spéciale s’est déroulée. C’est un pas important dans l’engagement du pays contre l’impunité », s’est-il félicité. « Aux côtés des Centrafricains, nous devons maintenant aider le pays à passer d’une phase de confinement à une phase de transformation, où les dividendes de la paix peuvent être perçus par tous ». Dans le contexte du renouvellement du mandat de la MINUSCA, la réussite de l’Initiative africaine devra être au centre de ses préoccupations, a-t-il ajouté.
Aider le gouvernement centrafricain à reconstruire son appareil de sécurité nationale
Pour le Représentant spécial, des conditions de sécurité propices au dialogue devront être mises en place. Il a sollicité l’appui du Conseil pour faire en sorte que les troupes déployées soient correctement entraînées et équipées pour faire face à cette tâche et à l’environnement opérationnel difficile auquel la MINUSCA est confrontée quotidiennement.
« Nous devons maintenant renforcer l’Etat de droit et aider le gouvernement à reprendre le contrôle des sites miniers appartenant aux groupes armés, faute de quoi le règlement de cette question compromettrait les résultats de tout accord de paix », a-t-il relevé.
Cela implique également d’aider l’État à reconstruire et à renforcer ses institutions clés, en particulier son appareil de sécurité nationale, avec le soutien de la Mission. Là aussi, l’appui du Conseil pour veiller à ce que la MINUSCA dispose du mandat et des ressources nécessaires pour s’acquitter de cette tâche sera nécessaire, de même que pour soutenir aussi le processus électoral.
Le chef de la MINUSCA estime également qu’il faut continuer à soutenir le gouvernement centrafricain dans la lutte contre l’impunité et le rétablissement de l’Etat de droit par la mise en place de la Cour pénale spéciale, ainsi que par un soutien aux acteurs judiciaires et aux régions, tout en accordant une attention à l’application du programme national de réconciliation, notamment en veillant à ce que les droits des victimes soient respectés, en particulier les centaines de milliers de Centrafricains déplacés par le conflit.
« Pour cela, nous devons aider les autorités à élaborer une stratégie intégrée de justice transitionnelle qui réponde aux besoins et aux attentes des communautés qui ont profondément souffert du conflit », a proposé le Représentant spécial.