BANGUI, — Ces derniers temps les démissions tombent en cascade avec en filigrane un vent de trahison qui souffle en rafales dans les couloirs de certains partis politiques puis dans certains groupes parlementaires. Ces défections trouvent leurs fondements dans la création du parti Cœur-Uni de Faustin Archange Touadera, Président de la République.
Mais quand certains hommes politiques et députés sont en train de faire des pieds et des mains pour entrer dans le mouvement Cœur-Uni, d’autres sont en train de claquer la porte pour regagner leur mouvement politique. Pour illustration, il y’a de cela cinq mois jour pour jour que les membres du bureau politique du Parti National pour un Centrafrique Nouveau (PNCN) du Président Cyriaque Gonda ont démissionné de manière collégiale. Certains d’entre eux ont eu à regagner le Cœur-Uni. La démission au début du mois d’Octobre 2018 d’Antoine Wagandji, l’un des cadres du parti l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) d’Anicet Georges Dologuélé en est un exemple éloquent.
On peut se demander si ces derniers démissionnent pour s’aligner derrière la vision politique du Chef de l’Etat ou bien ils privilégient leur tube digestif. Enfin, c’est un combat de positionnement politique par rapport au dialogue initié par le panel de l’Union Africaine qui se pointe à l’horizon. C’est tant de questions qui méritent de vraies réponses de la part des hommes politiques qui restent et demeurent dans la vieille logique de la transhumance et la prostitution politiques.
Interrogé sur cette transhumance et nomadisme politiques, l’un des députés du MLPC, sous le couvert de l’anonymat précise que « le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain n’est pas dans ce désordre et vous savez bien que nous sommes un parti bien organisé » Il poursuit en explicitant la position du MLPC « Nous sommes dans la majorité présidentielle et non allié au mouvement Cœur –Uni ».
Tandis que cette houle déferlante secoue le milieu politique centrafricain, le mouvement Cœur-Uni a déjà bouclé la campagne de sensibilisation en vue de formaliser les organes de base du futur parti en gestation dans les huit (08) arrondissements de Bangui, Bimbo et Bégoua.
Selon les informations fiables, des billets de Banque seraient distribués à tour de bras lors de ces campagnes par certains hauts cadres du régime Touadera qui utiliseraient même les moyens de l’Etat pour la mise en place de ce parti.
Cependant, on constate une vague d’indignation dans le rang de l’association du Mouvement des Jeunes de la Majorité Présidentielle (RJMP) qui a été oublié lors de cette campagne de sensibilisation. Contactés par RJDH, ces jeunes déclarent qu’ils ont un rôle crucial à jouer dans cette fameuse campagne de sensibilisation. « On ne peut pas nous reléguer aujourd’hui au second plan. Nous avons été là au début mais nous nous rendons que ces transhumants professionnels politiques ne sont que des profiteurs de grande échelle. Nous voyons clair dans leurs jeux et on ne va pas se laisser faire » a lâché en colère un jeune Touadérateur.
Cette transhumance politique est devenue une règle pour les hommes politiques de ce pays qui, loin de voir l’intérêt général, s’escriment à se remplir le ventre au détriment du peuple qui meurt de faim. Objectif, se faire une place autour du soleil.