Le président de l'Assemblée nationale de la République centrafricaine (RCA), Abdou Karim Meckassoua, a été destitué vendredi soir à l'issue d'une session plénière du Parlement.
Le 17 octobre, une motion de destitution de M. Meckassoua a été déposée avec la signature de 95 des 140 députés, évoquant une mauvaise gouvernance de la législature.
La motion étant adoptée, les tensions remontent vendredi soir dans la capitale Bangui. Des tirs intenses ont été entendus, selon des habitants locaux, sans que l'on dispose de détails dans l'immédiat.
Depuis le début de la crise centrafricaine fin 2012, la tendance est à l'équilibre entre chrétiens et musulmans, selon des observateurs locaux.
Du fait que le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra est d'origine chrétienne, le choix de M. Meckassoua, d'origine musulmane, à la tête de l'Assemblée nationale, a contribué à apaiser des tensions, selon l'opinion publique.
Pour rappel, une manifestation de soutien à M. Meckassoua a eu lieu mardi dernier à Bangui. Sur les banderoles et pancartes on pouvait lire entre autres "Au nom de la cohésion sociale".
Dans un communique daté de mercredi dernier, le G5, groupe partenaire de la Centrafricaine composé de l'Union européenne, de l'Union africaine, de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), de la France, et des Etats-Unis, a qualifié de "tractations" la motion de destitution de M. Meckassoua et a mis en garde contre les "risques d'instrumentalisation pour la stabilité du pays et de ses institutions".