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Centrafrique : un député arrêté après avoir tiré dans l’hémicycle

Publié le mardi 30 octobre 2018  |  Tchadinfos
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© Autre presse par DR
Les députés à l`assemblée nationale
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Alors que les députés centrafricains étaient réunis en plénière ce lundi pour élire leur nouveau président, Alfred Yekatom, élu de la ville de Bimbo, a sorti son pistolet et a tiré en l’air avant d’être interpellé par la gendarmerie.

Décidément, un chef milicien, même dans le costume de député, ne perd pas facilement ses habitudes. Alfred Yekatom, alias « colonel Rombhot », en a fait la démonstration ce 29 octobre à Bangui. En pleine plénière de l’Assemblée nationale, l’élu de Bimbo, dans la préfecture d’Ombella-Mpoko, a sorti son pistolet, braqué un de ses collègues avant de tirer deux coups de feu en l’air.

Cette scène insolite est intervenue soixante-douze heures après la destitution, le 26 octobre, du Karim Meckassoua, président de l’Assemblée nationale, en raison de plusieurs griefs, notamment des « décaissements sans justificatifs ». Les députés étaient donc réunis pour élire le successeur de ce dernier. La séance a été ainsi perturbée par cet acte hallucinant du député Yekatom.

Des gendarmes sont rapidement intervenus pour arrêter le « colonel Rombhot » lorsque ce dernier tentait de s’approcher d’un des candidats à la présidence du bureau qui était en train de prononcer son discours.

Qui est Alfred Yekatom

Depuis 2015, le nom d’Alfred Yekatom est inscrit sur la liste noire des Nations unies pour avoir « [apporter] un appui à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité en République centrafricaine, y compris des actes qui mettent en péril ou qui violent les accords de transition, menacent ou entravent la transition politique (…), ou alimentent les violences ».

Alfred Yekatom est en effet un des chefs miliciens anti-balaka de la faction dite « du Sud ». Ancien caporal-chef dans l’armée régulière centrafricaine, le « colonel Rombhot » est accusé par l’ONU d’avoir « tué des civils » dans des zones que ses hommes contrôlaient, entre entre le pont principal reliant Bimbo et Bangui à Mbaïki (préfecture de la Lobaye) et entre Pissa et Batalimo (près de la frontière avec la République du Congo).
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