Le monde célèbre ce 31 octobre la Journée mondiale des villes. Le thème générale de cette célébration est « Une meilleure ville, une meilleure vie », tandis que pour 2018, le sous-thème retenu par les Nations Unies est « Bâtir des villes durables et résilientes ».
Justifiant, le choix de ce thème, l’ONU a rappelé qu’ « il est important que les villes soient en capacité de faire face au risque de catastrophes, de protéger leurs habitants et de limiter les dommages et la destruction de biens publics et privés. Elles doivent également fournir les infrastructures et les services après une crise ». Il s’agit donc d’un sujet qui interpelle tous les pays du monde et surtout la République Centrafricaine dont certaines villes ou quartiers sont inondés à la moindre précipitation.
Centre névralgique où est concentré l’administration, Bangui est la capitale de la République Centrafricaine et couvre 67 Km2 de superficie sur laquelle réside plus d’un millions d’habitants.
Au hasard de l’histoire, la ville de Bangui a été fondée en juin 1889 par la France qui a trouvé un point d’encrage dans sa course de conquête territoriale avec l’Angleterre et surtout avec la Belgique qui s’implanta de l’autre côté de la rive de l’Oubangui. Raison de qualifier « Bangui ville de pari ».
En effet, le site de Bangui est placé au bas des collines et une grande partie de la capitale a été construite sur un terrain marécageux. Ainsi, à la moindre précipitation, « les eaux de pluie s’écoulent des pentes des collines de l’Est vers l’Ouest, inondant les quartiers situés plus bas » par manque d’infrastructures adéquates, a souligné M. Olivier Gabirault, ancien Maire de Bangui et ressortissant du Centre d’Études et de Recherches sur la Construction, l’Urbanisme et le Logement.
A cela, s’ajoute d’autres facteurs, notamment, le mauvais lotissement de certains quartiers. A propos du mauvais lotissement, il faut noter qu’à l’époque coloniale, la ville a été compartimentée entre quartiers « indigènes et évolués ». De ce fait, l’on constate que certains coins de la ville sont pourvus en voiries, réseaux divers et égouts contrairement à certains qui n’ont pas de rue, mais des passages de servitude. Conséquence de l’absence de véritable plan cadastral qui laisse pousser des constructions anarchiques comme des champignons.
Enfin, le réchauffement climatique et surtout l’action anthropique sur la colline surplombant Bangui favorisent les inondations et conduisent à de nombreux désagréments socioéconomiques.
Face à ce constat et pour « Bâtir des villes durables et résilientes », la première démarche est d’abord la sensibilisation de la population et des collectivités locales dans la préservation des infrastructures d’évacuation d’eau existantes. Il est aussi urgent d’accélérer « la mise en place d’un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme, un schéma de drainage des eaux, le sondage préalable du sol avant toute construction, la manière adéquate de construire etc… » comme a souhaité des études et l’ancien Maire de Bangui.
Fin septembre, une pluie torrentielle a fait des dégâts dans le 3e et 5e Arrondissement de Bangui.