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Cameroun : L’autonomisation des réfugiés centrafricaines par la fabrication de charbons écologiqu

Publié le samedi 3 novembre 2018  |  RJDH Centrafrique
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© Autre presse par DR
Au Cameroun, des réfugiées « fières » de fabriquer leur charbon écolo
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BANGUI - Elles sont nombreuses les familles centrafricaines qui se sont réfugiées au Cameroun voisin pour se protéger des exactions commises par les groupes armés. Au camp de Gado-Badzéré, des réfugiés centrafricains contribuent au reboisement et à la fabrication de charbons écolos pour leur autonomie.

L’arrivée des refugiés centrafricains et nigérians a été catastrophique pour leur région d’accueil. Car, pour les activités culinaires ou se procurer l’eau chaude, ceux-ci utilisent le bois de chauffe qu’ils coupent dans la forêt riveraine. Aussi, personnes vulnérables, en allant chercher le bois dans la forêt, elles s’exposent aux viols.

Face aux multiples risques et désagréments causés sur la nature, 91 femmes centrafricaine du camp de Gado-Badzéré, situé à 28 km de la frontière entre les deux pays produisent le charbon écologique, une initiative du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en collaboration avec l’ONG Lutheran World Federation. D’après Baseme Kulimushi, chef de la sous-délégation du HCR à Bertoua, capitale de la région Est, l’objectif de cette initiative est de « réduire la dépendance des réfugiés au bois de chauffe, car la coupe du bois n’est pas réglementée et cela a un impact négatif sur l’environnement ».

Cette activité est aussi saluée par ces centrafricaines dont l’une d’elle, Fatou Ousmane s’en est réjouie en déclarant à nos confrère du journal lemonde.fr que « nous produisons un charbon résistant et qui n’est pas toxique » et a ajouté que « nous protégeons ainsi notre environnement car nous n’allons plus en brousse pour couper du bois ».

Egalement, d’une pierre deux coups, le charbon écologique n’est pas seulement réservé à la consommation familiale, une grande partie est vendue dans le camp et sur d’autres marchés. Les bénéfices sont partagés entre les femmes, et l’autre moitié des recettes de la vente est reversée dans une caisse. « Cet argent sert à acheter la biomasse, le carburant, et à entretenir les machines. On se partage l’autre moitié », a expliqué Fatou Ousmane. Un sou qui vient à un moment opportun car, le HCR a réduit considérablement son assistance.

Reboisement : 15.000 arbres plantés :

La présence de ces réfugiés a été néfaste pour la forêt de leur zone d’accueil pour les raisons citées ci-haut. Alors, dans le même programme, il a été initié le reboisement ce qui a permis de planter 15.000 arbres dans le camp et sa périphérie.

Dans une République Centrafricaine qui s’évertue à retrouver la stabilité, les refugiés commencent déjà à y retourner, surtout ceux du Congo Brazza. Cela motive aussi leurs compatriotes du Cameroun qui espèrent continuer la fabrication et la vente du charbon écologique lorsqu’elles retrouveront leur Centrafrique natal.

Environ 263 206 réfugiés centrafricains sont établis au Cameroun, d’après les chiffres du HCR. Le charbon écologique ne dégage pas de fumée noire, et donc évite d’endommager le dessous des marmites, qui ont donc une durée de vie plus importante. Et puis surtout, il dégage deux fois moins de dioxyde de carbone qu’un charbon classique, limitant l’impact sur la santé et l’environnement.
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