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Centrafrique : Menaces sur les institutions

Publié le lundi 5 novembre 2018  |  Corbeau News
Les
© Autre presse par DR
Les rebelles de la séléka
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1- LA DESTITUTION DU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE KARIM MECKASSOUA : LE JOUR D’APRÈS

Ce que l’on craignait est malheureusement en phase de se concrétiser : à savoir, la transformation, par les ennemis de la République, du dramatique conflit centrafricain en un conflit confessionnel.

Abdoul Karim Meckassoua, président désormais destitué de l’Assemblée Nationale, a, lui-même, dans un meeting au KM5, fait clairement allusion à sa confession musulmane. Il a fait remarquer que, sur les dix députés musulmans qui siègent dans l’hémicycle, deux seulement avaient voté pour sa destitution. Au KM5, enclave musulmane, des coups de feu ont d’ailleurs été tirés pour protester contre son limogeage. Faudra t’il instaurer aussi un quota chrétien/musulman comme le quota hommes/femmes dans les fonctions de l’État ?

Tout ce qui se passe est en train de cliver et ne fait qu’hystériser le débat. On en est arrivé à vivre un événement ahurissant en pleine assemblée plénière : un député, peut-être devenu fou, a tiré des coups de feu pour intimider ses collègues lors du vote concernant la destitution de Meckassoua !

On ignore pour l’instant les vraies motivations du député. Il a été appréhendé par les gendarmes. Le KM5 s’est mis en ébullition. Les musulmans, qui sont vent debout contre la destitution d’Abdel Karim Meckassoua, ont pris le risque d’aggraver une situation déjà préoccupante, en contestant ainsi le vote des députés.

C’est une réelle menace contre les institutions.


2- L’AMBITION DE MECKASSOUA, UN DANGER POUR LA RÉPUBLIQUE ?

Sitôt destitué, l’ex-président de l’Assemblée Nationale a organisé un meeting dans son fief du KM5 avec des partisans lourdement armés. Sa volonté était de contester le vote de ses collègues en s’appuyant sur sa communauté confessionnelle. Mais, en agissant ainsi, en oubliant son serment de député et en contestant les lois éditées par la constitution, il n’a fait que se parjurer, au lieu de choisir la voix de la sagesse et de se retirer en toute dignité. Il aurait pu observer un temps de discrétion pour éviter de tisonner les cendres du chaos qui s’est abattu sur le pays. Au lieu de quoi, il a préféré aller exciter ses partisans brigands du KM5.

Nous n’avons cessé de mettre en garde contre la dangerosité du KM5. Ce quartier emblématique de la capitale a été transformé en enclave musulmane. Il est devenu une tête de pont pour la nébuleuse faction des bandes armées sélékistes. La démonstration vient d’en être faite avec le meeting de Meckassoua, au cours duquel des menaces de séditions ont été proférées.

Egal à lui-même, l’ex-président de l’Assemblée Nationale, prisonnier d’un égo surdimensionné et d’une arrogance à toute épreuve, est apparu comme quelqu’un mû par sa seule ambition : devenir calife à la place du calife. Il est à craindre qu’il ait déjà entrepris une guérilla politique pour atteindre son unique but : devenir président de la République Centrafricaine.



3- L’ULTIMATUM DE L’EX- SELEKA, VÉRITABLE DÉCLARATION DE GUERRE A L’ÉTAT CENTRAFRICAIN

Après la destitution du président de l’Assemblée Nationale, l’ex–Séléka a lancé un véritable ultimatum à l’État centrafricain : le 28 octobre, un de ses chefs de guerre, Abdoulaye Issene, a sommé les représentants de l’État centrafricain de quitter les zones du pays sous contrôle des rebelles dans les 48 heures !

Quelle arrogance ! Ne s’agit-il pas d’une véritable déclaration de guerre ? Qu’en pensent les Russes qui sont venus aider le président Touadera à réduire les groupes politico-militaires ? Ce serait le moment de passer à l’action. L’État centrafricain devrait, lui aussi, lancer un ultimatum à ces bandes de hors-la-loi, à ces criminels de guerre !

Déposer les armes et rendez vous ! Pourquoi Touadera a-t-il fait appel aux Russes si ce n’est pour aider les FACAS à remplir leur mission régalienne de défense du territoire ? Cet ultimatum des rebelles confirme le risque d’une partition galopante du pays. Sommer l’État centrafricain de retirer ses propres agents des régions envahies et occupées par les ex-Sélékas est un défi intolérable.

Voilà encore une terrible menace contre les institutions politiques et la cohésion sociale de la République Centrafricaine.



4- SECTARISME RAMPANT, GUERRE CONFESSIONNELLE : LES CENTRAFRICAINS DISENT NON !

La République Centrafricaine est une République laïque. Les Centrafricains sont d’abord Centrafricains avant d’être catholiques ou musulmans.

Ils ne sauraient tolérer les manœuvres anticonstitutionnelles tendant à accréditer l’idée que, si Meckassoua a été destitué, c’est parce qu’il est de confession musulmane. Certains de ses partisans, adeptes du séparatisme, ont même vociféré des menaces de division pour protester contre le vote des députés. Interprétation dangereuse !

Jadis, dans cette République laïque, personne ne faisait allusion à la religion des dirigeants. L’évocation des croyances religieuses a surgi avec l’intrusion de l’ex- Séléka, qui a tenté d’islamiser de force les Centrafricains. Ensuite, les dirigeants du gouvernement de la Transition ont cédé aux menaces des rebelles en nommant plusieurs de leurs chefs de guerre gouverneurs des provinces. Ils les ont annexées et placées sous leur juridiction. Pour, disait-on, équilibrer les pouvoirs, on a laissé le sulfureux Abdou Karim Meckassoua, corrompre des députés, de façon à ce qu’ils élisent un musulman au perchoir de l’Assemblée Nationale, face à un président de la République chrétien.

Quoi qu’il en soit, les Centrafricains doivent demeurer extrêmement vigilants. Les vociférations agressives du chef sélékiste, le général Dambouche Hissène, ne laissent aucun doute sur les intentions séparatistes et confessionnelles des ex-Sélékas.

« Après la destitution de (l’un des nôtres), Abdou Karim Meckassoua, de la Présidence de l’Assemblée Nationale, nous avons pris des dispositions pour faire comprendre au Gouvernement qu’il est en train de jouer avec la queue du lion. Donc, le Préfet, le Maire, le Médecin chef de l’hôpital, tous les hommes d’État doivent prendre l’avion dans les jours à venir pour repartir chez leur papa Touadera. »

Les menaces qui pèsent sur une République Centrafricaine laïque et ses institutions sont donc avérées. Les dirigeants sont avertis. Il n’est pas question de laisser s’installer dans le pays l’idée d’une direction bicéphale chrétienne/musulmane. Pas plus que l’existence de deux Républiques séparées en deux entités de confessions différentes.

Rappelons ici l’article 18, Titre II, de la Constitution : « LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE EST UN ETAT DE DROIT, SOUVERAIN, INDIVISIBLE, LAÏC ET DÉMOCRATIQUE. »
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