Depuis son arrivée en 2016 à la tête de la République Centrafricaine, la vision, l’approche et la stratégie du président Touadera le place résolument sur les pas du Feu Thomas Sankara du Burkina. Il y a tellement de similitudes entre ces deux pays et ces deux hommes que nous sommes en droit de nous mettre en ordre de bataille pour barrer la route a une similitude de destin. D’où cet appel historique au président Touadera pour une vigilance absolue vis-à-vis des dirigeants des pays voisins et en particulier les pays francophones de la zone CEMAC.
Monsieur le Président de la république Centrafricaine,
Votre Excellence,
Cher et honorable fils d’Afrique,
Mr Touadera,
Je vous adresse très respectueusement et très affectueusement aujourd’hui cette lettre ouverte car je pense qu’il est nécessaire de mettre certaines choses sous l’arbre à palabre, autrement dit à l’attention du public Africains.
En quelques semaines, vous et votre pays, la Centrafrique, avez présenté aux yeux de l’Afrique et du monde 3 évènements que nous Africains de la zone francophone, qualifions à juste titre d’exceptionnels :
Votre absence remarquée au sommet des chefs d’états de la zone CEMAC de N’Djamena.
La destitution du président de l’Assemblée nationale la centrafricaine, Karim Meckassoua,
La visite du ministre Le Drianqui n’était pas venu en Centrafrique depuis le départ de l’opération Sangaris en octobre 2016 à la suite de votre élection.
Vous mesurez sans aucun doute, le choc, l’embarras et la jalousie que ces évènements ont provoqué chez les caciques du sérail de la FrançAfrique qui considéraient votre pays comme un moins que rien ou une simple arrière cours ou armoire à diamants de la France. Tout en vous rassurant sur la fierté et la détermination que ces évènements ont engendré dans l’opinion de nombreux Africains (Femmes hommes, jeunes et vieux, intellectuels et paysans), je vais essayer ici de vous adresser l’inquiétude qui anime cette opinion Africaine qui vous est totalement favorable car elle voit en vous un autre Thomas Sankara et cela à juste titre puisque, pour elle, le chien (Francafrique) ne change jamais sa façon de s’asseoir. Pour aller droit au but, le président Thomas Sankara fut assassiné quelques temps, après :
– avoir été en désaccord avec les président Africains comme avec ceux de la CEMAC à N’Djamena,
– un remaniement de la révolution équivalent à la destitution du président de l’assemblée de votre pays
– la visite du président Français François Mittérand, comme celui de Mr Le Drian aujourd’hui.
D’où la vive inquiétude des Africains.
Monsieur le Président,
Je vais essayer de faire un éclairage sur les similitudes entre vous et Thomas Sankara d’ une part et entre votre pays et le pays des hommes intègres d’autre part, afin de nous assurer, nous les Africains, qu’ il y a des moyens stratégiques et tactiques pour dire STOP à la FRANCEAFRIQUE. Cet effort de clarification est nécessaire parce qu’une partie (peut être grande) du peuple Africain, tend à minimiser certains faits qui doivent être portés à notre connaissance à tous.
Les similitudes entre les deux pays Burkina Faso et République Centrafricaine :
Le Burkina Faso et la République Centrafricaine ont bien de choses en commun. Ces deux pays :
Ont des formes tellement semblables qu’on peut s’imaginer que la tâche n’avait pas été facile pour ces colons à la conférence de Berlin en
Sont d’anciennes colonies Françaises
Utilisent le FCFA
Sont des territoires enclavés sans accès à la mer, ce qui les rendait très dépendants des pays voisins.
Sont entourés exclusivement de pays francophones sauf un (le Ghana pour le Burkina Faso et le Soudan pour la république Centrafricaine).
N’avaient quasiment jamais eu une vraie économie
N’ont jamais reçu de la part des pays voisins francophones une vraie aide, en dehors de celle instrumentée et pilotée par Paris.
Sont riches en ressources économiques et humaines et pourtant leurs populations sont extrêmement pauvres.
Ont une dévolution de pouvoir qui était exclusivement assurée par des coups d’état savamment orchestrée par Paris au grés de ses intérêts ou de son arrogance.
Pour le dernier point signale ci-dessus, il faut noter que La Centrafrique et le Burkina Faso ont connu en 2016 des transitions grâce à des élections présidentielles très loin des élections cosmétiques ou mortifères qui ont été observées dans les pays voisins francophone Congo, Tchad ou Cameroun.
Les similitudes entre vous (président Touadera) et le Feu Thomas Sankara :
Vous avez beaucoup de choses en commun. Tous les deux, Vous:
Etes des enseignants (l’un en Mathématique et l’autre en révolution).
Avez la réputation dans la bonne gestion des affaires du pays.
Avez un amour profond du pays et de l’Afrique.
Etes préoccupés par la stabilité du pays (sécurité militaire, alimentaire, finances publiques, sanitaire, d’éducation, développement agricole, industrialisation, autonomie).
Avez accepté de relever les défis de sortir un pays enclavé de la misère, entretenu par les pays voisins francophones.
Avez refusé de vous installer dans la gabegie du FCFA, organisée par Paris autour de laquelle se sont attablés les chefs d’état des pays limitrophes francophones.
Avez compris en moins d’un an au pouvoir que la France ne pouvait pas être une bonne alliée.
Avez la même approche stratégique basée sur un rapprochement avec un grand pays qui accepte de vraiment vous aider (La Russie pour vous et la Lybie pour Sankara), sans oublier des liens très étroits avec le seul pays voisin qui ne soit pas Francophone (le Soudan pour vous et le Ghana pour Sankara).
Etes pas bien vu par la France et les pays francophones voisins qui redoutent de voir se réaliser votre stratégie gagnante qui consiste à ne pas aller se prosterner ou prostituer à Paris sous le regards bienveillants de vieux présidents dont les plus redoutables sont par exemple Paul Biya pour vous et Houphouët Boigny pour Sankara.
Monsieur le Président,
La liste de ces similitudes entre vous et le président Thomas Sankara révèle des qualités élogieuses dont nous souhaiterions que nos chefs d’Etats soient dotés pour mieux conduire nos pays. Je précise bien dont nous souhaiterions car la plupart de nos chef d’état ont plutôt des qualités et des sentiments aux antipodes de de ce que nous avons mentionné ci-dessus. Il est donc fortement compréhensible d’acter que vous avez été combattu, vous êtes combattu et vous serez combattu par la FRACAFRIQUE.
C’est pour cette raison que je pense, qu’ il est important ici de faire également le point sur les différences qui existent entre ces deux pays et entre vous et le Président Sankara car c’est la clef que nous détenons pour dire NON au similitude de destin entre vous et le Président Sankara et entre la république Centrafricaine et le Burkina Faso.
Monsieur le président,
Au-delà des différences palpables sur le plan géographique et historique, les vraies dissimilitudes reposent principalement sur la priorité qu’il faut donner à la tactique par rapport à la stratégie :
Le président Sankara était miliaire, donc, plus tactique que stratégique, et ses réalisations en moins de quatre années imprègnent profondément la société Burkinabaise d’aujourd’hui. Les pays Africains n’ont pas la chance de voir des hommes comme vous et Sankara arriver à la tête de nos états, ce qui veut dire que quelle qu’en soit la durée de vos mandats, il est primordial que vous donniez au pays une forte impulsion. Vous devez agir rapidement comme Mr Sankara, ce qui veut dire qu’il faut privilégier la tactique à la stratégie, car ne l’oublions pas les ennemies de la Centrafrique et de l’Afrique feront tout pour vous barrer le chemin, vous ralentir ou vous arrêter.
Nous savons que votre pays a été totalement déstructuré par la France et que l’urgence est le rétablissement d’un Etat et nous vous saluons pour cette œuvre que vous êtes en train d’accomplir. Le choix de la Russie comme pays allié a été salué massivement par l’Afrique car nous sommes persuadés que c’est un allié fiable qui peut vous permettre de combiner stratégie et tactique.
Monsieur le Président,
Cela nous amène à vous suggérer ce que nous souhaitons voir se réaliser à travers le travail infatigable et formidable que vous êtes en train de mettre en place.
Changement du nom du pays : La République Centrafricaine n’est pas le nom d’un pays. Ce nom n’évoque aucun sentiment aux Africains qui habitent ce pays. Nous vous prions de consulter les instances appropriées dans le pays pour donner un nouveau nom à ce beau pays et mobiliser sa population.
La création de la monnaie de votre pays est une priorité à ne pas négliger car c’est le nœud du problème qui gangrène toute la sous-région. Nous pensons qu’il faut rapidement mettre cette monnaie en œuvre avec l’aide de la Russie et contrairement au Burkina Faso, votre pays a assez de ressources (Or, Diamant, etc..) sur lesquelles peut s’adosser la monnaie de votre pays.
L’énergie nucléaire est à la porte de votre nation et sera très utile pour l’industrialisation de votre pays. Vous avez l’uranium et la Russie votre allies est un état fiable qui peut vous permettre de maitriser cet outil for utile.
La mise en œuvre d’un corridor d’échange commercial avec le Soudan car il ne faut pas perdre de vu que le Cameroun, comme la Cote d’ivoire de Mr Boigny face au Burkina Faso, peut être mis à contribution pour créer des situations de pénurie chaotique dans votre pays.
Votre préoccupation permanente envers la détresse de la jeunesse, sans perspectives et faiblement scolarisée, et votre engagement auprès de votre peuple, doit s’inscrire dans la pierre, comme au Burkina Faso, par la mise en place d’une société civile puissante, des médias indépendants et responsables, et la formation politique d’une jeunesse dynamique qui va transcender les faux débats ethniques et religieux que l’ on veut asseoir dans votre pays. Cette matérialisation va installer une animation saine de la vie politique, économique et sociale, qui survivra à votre séjour à la tête de l’état de Centrafrique.
Bien entendu, et c’est le plus important, pour réaliser tout ce travail qui est à la portée de votre nation, il faut rester vivant Mr le président et pour cela il vous faut éviter à tout prix tous les pièges que vont vous tendre les présidents des pays francophones limitrophes. Il faut s’en méfier comme d’une peste. Pour mémoire, les présidents des pays francophones, voisins du Burkina Faso, était les plus à l’aise avec la mort de Thomas Sankara.
Monsieur le président,
Je m’arrête ici en m’excusant d’avoir dévoilé ici quelques aspects des préoccupations que votre illustre frère, Feu Thomas Sankara, vous chuchoterait dans une discussion que je sais permanente. Je le dis avec la certitude d’un vrai Africain qui sait et est conscient que les morts ne sont pas morts.
Nous sommes des milliards de fils de ce continent désuni qui vous supportons et qui sommes décidemment résolus à écrire cette page du centre de l’Afrique à la façon Africaine.