« Levez la main droite, jurez de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité… »
Une fois n’est pas coutume a-t-on l’habitude de dire. Cependant, toute coutume a un début, autrement dit, chaque coutume commence naturellement par une première fois. Aussi, feindre de l’ignorer, c’est choisir d’être réfractaire à tout changement. Et voici qu’en Centrafrique me semble-t-il, arrive le moment de penser très sérieusement à rebâtir une société moderne et démocratique, une société viable, une société essentiellement fondée sur la cohésion nationale ainsi que le respect des différences et de l’ensemble des valeurs qui fondent une nation et caractérisent une république digne. Dès lors et à mon sens, pour tous les Centrafricains il conviendrait à titre individuel et collectif, de prendre résolument la voie du changement en optant avant tout pour une transformation des mentalités, laquelle passe par le rejet absolu et la lutte sans merci contre toutes les mauvaises manières d’agir et de penser, toutes sortes de comportements négatifs et répréhensibles qui ont hélas jusqu’ici, fait de la RCA un pays de rétrogrades, une terre habitée par des êtres de jalousie, des êtres de misère, des êtres de haine qui n’ont que haine pour la vérité, la raison et le bon sens. Quoiqu’il en soit, aucun penchant ténébreux, aucune forme d’égocentrisme, de barbarisme, d’archaïsme, d’amoralisme, de charlatanisme, aucune tendance au tribalisme et au clanisme, aucune volonté d’imposer tous ces « ismes » sinistres et destructeurs, ne devrait et ne doit plus avoir un quelconque avenir en RCA. Et si tous nous choisissons la paix, si tous nous voulons vraiment arriver à instaurer définitivement des coutumes salutaires, « des coutumes à but non lucratif et carriériste », c’est-à-dire des coutumes à fin de cohabitation pacifique et de développement intégral, il nous faut passer par un changement fondamental. A mon humble avis, un tel objectif de « salut collectif », de « salubrité morale et de santé publique », mais aussi et surtout un tel objectif d’intérêt national supérieur, implique et requiert avant tout, un grand sens de responsabilité ainsi que le respect de soi et des autres. D’où la nécessité d’un rejet catégorique, d’une condamnation ferme et sans équivoque, de tout ce qui s’apparente à une tentative de discrimination ou de stigmatisation des personnes et des groupes de quelque nature qu’ils soient.
Chère lectrice et ami lecteur, l’objet de la présente réflexion à laquelle je vous convie ce jour, vise plus singulièrement, à mettre debout, à soulever un véritable front de refus de la banalisation de toutes attitudes, comportements et modes de pensée, porteurs des germes de division et de haine. Le vrai changement concerne et commence en fait par la lutte contre les mauvais esprits, les esprits prompts à distiller des demi-vérités, à propager de gros mensonges, à porter des accusations gratuites, à introduire sans discernement des faux débats publics, des discussions orientées, des échanges bancals, jamais développés et soutenus par une argumentation forte, logique et incontestable ; toutes choses dont la grossière finalité inavouée, reste sans doute de pousser les uns à l’erreur, et les autres à la dérive.
Tout bien considéré chez nous en Centrafrique, l’on a pris une mauvaise habitude volontaire ou non – autant dire on a établi une mauvaise coutume -, qui consiste à ne jamais vider les débats entamés, quand bien même ceux-ci sont susceptibles « d’empoisonner » la vie de tout ou partie de l’une ou de l’autre composante de la communauté Centrafricaine, de mettre à mal ou de jeter en pâture des individus quels qu’ils soient, leurs familles et le groupe ethnique auquel ils appartiennent.
Ces types de débat faut-il le préciser par ailleurs, se rapportent souvent à des questions nationales très cruciales et très sérieuses ; mais des questions qui malheureusement dans plusieurs cas, lancées à la cantonade ou abordées très furtivement et de façon tellement légère, finissent par paraître aussi banales qu’elles sont récurrentes. A ne pas perdre de vue également, les mauvais souvenirs sans cesse ainsi renouvelés par ces questions lancinantes, qui malicieusement évoquées, viennent « remuer le couteau » au cœur des blessures morales jamais totalement cicatrisées, tant sont profondes les souffrances jadis endurées, qu’elles font revivre à nouveau, aux personnes ou groupes de personnes reconnues victimes ou supposées telles.
Il est donc temps ai-je dit, que cessent les faux-débats, les débats creux, les échanges délibérément diffamants et afflictifs soumis à la réflexion et à l’analyse des masses généralement mal informées ou sous-informées, sur des sujets de haute importance, des grandes discussions hélas, très souvent introduites mais jamais suffisamment élucidées et totalement épuisées, car jamais poussées jusqu’au fond, c’est-à-dire jusqu’à la saisine des tribunaux – alors qu’elles le mériteraient -, en vue de la totale manifestation de la vérité.
C’est pourquoi, il paraît souhaitable que les sujets que je me propose d’aborder à travers la présente tribune, s’enrichissent de toute contribution pouvant permettre d’aller jusqu’au bout de la logique poursuivie à savoir : vider le débat, afin que cette première fois j’espère, ouvre la voie à « plusieurs fois » que j’appelle de tous mes vœux, de manière à asseoir une tradition, une coutume de discussions et de débats toujours poussés à leur terme.
Ceci dit et compris, j’ai l’honneur de déclarer ouverte, l’audience de la « Cour de Vérité qui rougit les yeux mais ne les crève pas » ! Inscrit au rôle du jour, un seul dossier concernant les sieurs Ziguélé et Tiangaye, tous deux anciens premiers ministres centrafricains, membres de l’ancien FARE (Front pour l’Annulation et la Reprise des élections) devenu actuellement AFDT (Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition).
Et pour commencer, que tous ceux qui ont des griefs à formuler contre les célèbres accusés, autant que ceux qui aimeraient plaider en leur faveur, se décident, prennent place devant leur clavier, et exposent aussi clairement et posément que possible tous leurs arguments, sans tomber ni céder à la tentation de la délation facile, des accusations gratuites, des arguties aussi équivoques qu’approximatives.
C’est aujourd’hui, c’est ici, c’est maintenant ou plus jamais. C’est plus que jamais l’occasion, l’heure du « rendez-vous du tout dire, tout entendre et tout écrire » et à ce rendez-vous, chaque Centrafricain aura droit à la parole je vous assure !
Si je me suis décidé à initier un tel « arbre à palabre », c’est parce qu’ils ont réussi une fois de plus l’exploit de nous mettre tous dans tous nos états. Eh oui ! Je dis bien nous car il s’agit bien de vous et moi ! Et si vous ne m’avez pas bien compris, je dis bien vous et moi. Je m’explique : « vous », pour vous qui êtes en train de lire présentement ces lignes et avez sans doute lu ou entendu dire ailleurs des « choses » sur Ziguélé et Tiangaye. « Moi », pour moi qui suis l’auteur de l’actuel brûlot.
Quant à « Ils », ce sont « eux », ce sont tous ceux dont la « La malédiction est d’être habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte ». Ils devront désormais se raviser : tout débat ouvert doit être vidé. Pas de sujets interdits, pas de questions taboues.
Tout compte fait, j’ai décidé de m’inviter dans l’actuel débat concernant Martin Ziguelé et Tiangaye. Parce que je ne sais pas, je ne peux pas, je n’arrive pas, je ne supporte pas…bref, je n’entends pas me taire pour répondre à toute situation qui m’interpelle, quand bien même une certaine société des personnes « bien-pensantes », aurait tendance à répéter inintelligemment cette ineptie savamment inculquée à nos esprits – qui ne le respectent presque jamais –, et qui veut que le « silence est d’or ».
Pour ma part, je dis simplement que cela dépend de quel type de silence et dans quelles circonstances de lieu et de temps. En tout cas, il est des circonstances telles que celle-ci, où ces « silence d’or », au lieu de briller, dérangent, font souffrir, tuent et drainent des rivières de sang ! Alors, pour éviter d’attendre passivement que les machettes des uns et les AK47 des autres, nous imposent leur dernier mot, je refuse de me taire, de faire semblant, de jouer à l’autruche de la crise centrafricaine. D’ailleurs, qui peut oser empêcher une âme en peine comme la mienne, d’exprimer et de crier toute sa colère ? Personne !
Enfin, le débat que j’introduis dès à présent s’articule autour de trois importantes questions que je pose directement et principalement à Martin Ziguelé et Tiangaye, mais subsidiairement à tous les Centrafricains.
A ce niveau, chère lectrice, ami lecteur, mesdemoiselles, mesdames et messieurs, comme généralement au moment des arrestations par la police, je lance ceci à l’endroit des accusés, divers intervenants et tous les compatriotes centrafricains : « vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant un tribunal. Vous avez le droit à un avocat et si vous ne pouvez pas vous en payer un, un avocat vous sera commis d’office ».
D’ores et déjà, je crois devoir préciser simplement, qu’à mon avis, ces questions ci-dessous, se posent encore certainement aujourd’hui, parce qu’hier peut-être, elles n’ont pas été posées, mal posées ou incomplètement posées ; et donc mal résolues, dans des conditions d’espace et de temps qui n’ont pu offrir j’imagine, ni aux « accusateurs » d’un côté, ni aux accusés et leurs « défenseurs » de l’autre, l’opportunité de s’exprimer librement, suffisamment, complètement sur les sujets abordés qui pourtant ne sont pas à négliger.
D’ailleurs de telles questions devraient en principe figurer à l’ordre du jour du futur mais malheureusement désormais insignifiant Dialogue Politique National de Samba-Panza et sa clique de prédateurs convaincus. Mais ce n’est pas ici le lieu. Place à mes trois questions :
QUESTION N° 1 : ZIGUELE ET LES CRIMES CONTRE L’HUMANITE COMMIS PAR LES BANYAMULENGUE EN RCA
On le sait, Martin Ziguélé était bien Premier – Ministre d’avril 2001 à mars 2003, à l’époque où le Chef de l’Etat Ange Félix Patassé, avait fait appel à son « ami » le rebelle Bemba, pour venir l’aider à sauver son régime menacé. A ce niveau de responsabilité, on ne peut pas ne pas être dans « le saint des saints », au cœur même des grandes décisions qui engagent la vie de la nation.
Accusé Martin Ziguélé, quelles furent vos responsabilités personnelles et politiques, ainsi que votre rôle exact, dans ce qu’il convient d’appeler « l’invasion barbare et criminelle » des Banyamulenge et tous les crimes graves causés par ces « enfants bâtards », lesquels crimes valent à leur chef Bemba d’être aujourd’hui devant la Cour Pénale Internationale (CPI) ?
Chère lectrice, ami lecteur, la Centrafrique est une affaire sérieuse et les Centrafricains sont à prendre très au sérieux, à ménager, à soigner ne fut-ce que pour tant de drames vécus pendant ces dernières décennies. Et quand il nous arrive de prendre la parole sur la « place publique », de nous exprimer à travers les médias devais-je dire -, il nous faut toujours avoir à cœur et à l’esprit, de respecter la mémoire de tous nos morts.
Quant à nous autres vivants et donc futurs morts en sursis autant que nous sommes tous, j’estime que même si ceux qui nous gouvernent ou aspirent à nous gouverner mériteraient mille fois d’être voués aux gémonies chaque matin dès l’aube, et cloué au pilori tous les soirs de chaque jour avant le coucher du soleil, sachons raison garder. Ou si l’on veut, évitons d’offrir à certaines personnes mal intentionnées, l’occasion d’introduire des débats malsains, des débats susceptibles d’attiser la haine, la vengeance, toutes choses de nature à créer le sentiment d’un conflit qui n’a pas lieu d’être.
Mais par contre, s’il arrive – ce qui est normal -, que quelqu’un ait une question à poser, des explications à demander ou une précision à apporter sur n’importe quel sujet, qu’il le fasse ouvertement. Ainsi, tous ceux qui pensent avoir des éléments de réponse à verser au débat, des éclaircissements à fournir ou des contradictions à opposer, pourront dès lors se sentir à l’aise, d’autant plus qu’ils ont des raisons de s’estimer utile en apportant ainsi leur part de contribution à la résolution de certains problèmes de fond à l’origine du mal centrafricain.
Sur cette question de Banyamulengue qui reste à ce jour un traumatisme profond pour un grand nombre de Centrafricains, sans me « faire l’avocat du diable » et avec la plus grande réserve qui soit, je me demande si Ziguélé alors en exil, n’avait-il pas fait l’objet d’un jugement devant les tribunaux ? Quelles ont été les décisions finales prises « AU NOM DU PEUPLE CENTRAFRICAIN », par ces institutions judiciaires de notre pays ?
Sur ce point et en citoyen légaliste respectueux des lois et règlements de mon pays, je serais obligé de me conformer aux-dites décisions si tant est qu’elles existent, et à condition d’en lire les copies. En plus, n’est-il pas juste de chercher à comprendre comment et dans quelles conditions Martin Ziguélé fut candidat aux élections présidentielles de 2005 et 2011 en RCA ?
Le peuple ne demande qu’à être convaincu et à se convaincre lui-même.
QUESTION N° 2 : ZIGUELE –TIANGAYE ET LA SELEKA
Je ne suis guère un accusateur public. Je n’écris et ne voudrais jouer ici, le rôle d’un vulgaire porte-parole mandaté par un groupe quelconque. Je n’ai nullement la prétention d’être « la voix des sans-voix qui n’ont point de voix ».
Mais cependant, en citoyen centrafricain que je suis, jouissant de tous ses droits civiques et moraux, décidé à prendre publiquement la parole pour tout ce qui intéresse les débats dans mon pays, j’estime avoir le droit de jouer ma petite partition. A ce titre « ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ». De la sorte, j’estime qu’il ne saurait jamais de mon rôle de jeter aveuglément l’anathème, sur ceux qui ont eu à un moment donné ou à un autre de l’histoire très tourmentée de notre pays, à assumer des hautes fonctions qui furent les leurs, avec les moyens et les qualités qui ont été les leurs, dans des conditions qu’ils pouvaient ou non ne pas alors totalement maîtriser.
Pour tout dire, pourquoi alors ne me permettrais-je pas, de poser la question clairement et directement à des acteurs encore vivants de l’histoire récente et toute fumante de la RCA « moderne » ?
Messieurs Ziguélé et Tiangaye, comme disait l’immense intellectuel africain Ibrahim Baba Kaké de regretté mémoire, « au rendez-vous de l’histoire, tout le monde aura droit à la parole ».
Pour moi, ce rendez-vous c’est ici et maintenant. J’ai droit à la parole que je me donne. Aussi, j’aimerais vous la passer sous forme de la question que voici :
Est-il vrai que vous avez été de connivence avec la Seleka dans son entreprise de déstabilisation et de destruction de la RCA, toutes ses infrastructures et ses hommes ?
Comme chacun le sait, et faudrait-il peut-être le rappeler, la Centrafrique notre pays, attend impatiemment d’amorcer dans les jours à venir, la plus « piètre » période de ses campagnes électorales, celle de tous les dangers. Existe-t-il des questions lancinantes pour lesquelles les Centrafricains souhaiteraient avoir des réponses claires avant d’aller voter ? Alors, posons-les et débattons-en.
Donc, quand il m’arrive assez régulièrement de lire comme vous çà et là, ou de recevoir des messages récurrents du genre de celui –ci :
« Faites attention à Ziguelé et Tiangaye ce sont eux qui nous ont emmené les Séléka et sont par conséquent complices de tous leurs crimes » !
Je ne peux m’empêcher, je ne peux résister au devoir de chercher à donner à mes chères lectrices et amis lecteurs, tous les moyens nécessaires pouvant les édifier et leur permettre d’avoir une opinion éclairée. Dès lors, quoi de mieux que d’aller aux sources véritables de l’information quelle qu’elle soit ?
En définitive, j’estime que le genre de questions que je pose ici, ne devraient pas rester sans réponse avant la présidentielle. Si le Débat Politique National, comme je le crois de plus en plus, ne devrait servir à autre chose qu’à donner l’occasion aux uns et aux autres de s’exprimer sur de telles interrogations, autant dire qu’on veut se moquer du peuple.
Encore une fois, les Centrafricains ont le droit de savoir qui a fait ou n’a pas fait quoi ; qui porte ou ne porte pas quelle responsabilité civile, politique ou pénale dans la crise actuelle ! De même, tous ceux qui sont « indexés ou accusés » à tort ou à raison, et qui se murent dans le silence, à qui l’on n’a pas offert une tribune pour s’exprimer, ne peuvent plus se débiner et ont l’obligation de « sortir du bois » pour faire entendre sur tous les toits de la RCA, leurs témoignages et arguments. Il leur revient de fournir toutes les explications ainsi que les réponses attendues à ces questions. Ensuite seulement et seulement ensuite, le peuple avisera.
QUESTION N° 3 : ZIGUÉLÉ GÉNOCIDAIRE DE L’ETHNIE YAKOMA ?
« Ziguélé génocidaire de l’ethnie yakoma », est la version de plusieurs autres déclarations ou confidences qui me sont parvenues à l’oreille sous la forme de phrases du genre :
Ziguélé au pouvoir, les yakoma sont tous morts !
Ziguélé au pouvoir et tous les yakoma dans l’Oubangui
Plus tribaliste que Ziguélé tu meurs ! Il faut tout faire pour lui barrer la route !
Politique et tribalisme en RCA, voilà un sujet qui vaut bien une thèse de 3ème cycle, si ce n’est déjà fait ! Et il faut le dire, aborder la question du tribalisme dans notre pays comme ailleurs, dans le cadre d’un exposé assez court tel que celui-ci, n’est pas toujours chose aisée ; surtout pour celui qui, sans prétention aucune souhaiterait en parler franchement, en toute liberté et sans détours.
Le tribalisme existe-t-il en RCA et sous quelles formes, quelles en sont les manifestations, et quelles sont les personnes qui peuvent être citées comme étant des tribalistes et sur la base de quelles preuves ?
Dans tous les cas, comme disait l’analyste camerounais Mokoko Prisot « si nous ne faisons nous-mêmes rien pour affronter et résoudre les problèmes, même les plus difficiles, qui se posent à nous, personne d’autre ne le fera à notre place, et alors, rien ne changera dans nos sociétés ».
Du tribalisme en RCA, je crois personnellement qu’il faut en parler s’il le faut, mais il mérite un débat sérieux dans un cadre sérieux, car il ne s’agit ni d’une plaisanterie, ni d’une arme de combat politique destinée à être utilisée pour abattre en toute lâcheté les adversaires.
Ziguélé anti-yakoma viscéral ? Je ne demande qu’à en savoir plus pour pouvoir le dénoncer et le condamner publiquement, avec la dernière rigueur. Soyons bien clairs, il est hors de question de confier le destin de la RCA à quelqu’un qui aurait les mains souillées du sang des Centrafricains, fussent-ils yakoma !
MAIS OÙ QUAND ET COMMENT ZIGUÉLÉ AURAIT-IL TUÉ LES YAKOMA ?
C’est avant tout et en premier à Martin Ziguélé que je pose cette question. Et de la même manière, je souhaiterais vivement avoir une réponse sans détours, de la part de tous ceux qui auraient de bonnes raisons de craindre Ziguélé comme l’on craint un serpent vénéneux !
Dans tous les cas, si c’est par rapport aux événements du 28 mai 2001 consécutifs au coup d’état manqué contre le Président Patassé et qui ont provoqué à l’époque des assassinats et autres crimes commis à l’égard des yakoma obligés naguère de fuir en masse, pendant que Ziguélé était Premier Ministre, allons droit au but et posons lui cette question :
Monsieur Ziguélé, en tant PM à l’époque des faits que vous connaissez, qu’avez-vous fait concrètement pour éviter aux yakoma le sort qui leur fut réservé ; quel acte aviez-vous posé, quelle décision aviez-vous prise, qui puissent laisser croire et interdire de penser et d’affirmer que vous étiez et êtes encore aujourd’hui un anti-yakoma primaire ?
Ceci dit, pour ma part, j’affirme, je confirme et proclame à nouveau que je suis yakoma et fier de l’être ! Je peux tout aussi avouer que cela ne me fait aucunement peur que Martin Ziguélé, s’il est élu, soit le prochain Président centrafricain. Mieux, si son programme politique répondait à mes aspirations profondes, je n’ai aucun problème, et je n’hésiterais pas à lui accorder ma voix. Cependant, et jusqu’à ce que des explications convaincantes soient fournies aux Centrafricains, je me refuse et me refuserai de donner ses chances à un présumé « tribaliste » dangereux en course vers la Présidence de la République.
Tous les comptes faits, grâce à l’écriture et à la publication régulière de mes analyses et réflexions, je puis confirmer que j’ai le privilège d’être régulièrement contacté et consulté par un bon nombre de compatriotes. Je puis ainsi affirmer publiquement, qu’il m’a été donné de recueillir d’une part, les confidences des compatriotes pour qui – au risque de me répéter -, Ziguélé est, reste et demeure un impitoyable raciste anti-yakoma ; d’autre part, il m’a été rapporté par plusieurs compatriotes yakoma, tous les bienfaits et toutes les prédispositions naturelles de Ziguélé à vivre et à « porter secours » à tous ses compatriotes, sans distinction de quelque nature que ce soit.
Qui croire dans ce cas ? Dirions-nous que le doute profite à l’accusé ? Dans tous les cas, j’attends des preuves, car le Juriste que je suis, juge sur pièces et le Penseur Social n’affirme rien qu’il ne puisse prouver.
Et puisqu’il me faut conclure sur cette troisième question, je voudrais soumettre à la méditation de chaque Centrafricain, cette réflexion de Nelson Mandela :
« Qu’il ne soit jamais dit par les générations futures que l’indifférence, le cynisme et l’égoïsme nous ont empêchés d’être à la hauteur des idéaux humanistes. Que chacune de nos aspirations prouve que Martin Luther King avait raison, quand il disait que l’humanité ne peut plus être tragiquement liée à la nuit sans étoiles, du racisme et de la guerre. Que les efforts de tous prouvent qu’il n’était pas un simple rêveur quand il parlait de la beauté de la véritable fraternité et de la paix, plus précieux que les diamants en argent ou en or ».
En définitive, j’espère et ne demande qu’à avoir de la part de Martin Ziguélé et Nicolas Tiangaye, des explications exhaustives et pour publication, leurs réponses aux trois questions ci-dessus. Mieux encore, je sollicite et espère avoir l’occasion d’un face-face avec nos deux anciens Premiers Ministres pour pouvoir débattre avec eux de vive voix et les yeux dans les yeux à propos de ces trois questions qui, je suppose, vous tiennent vous aussi à cœur, chère lectrice et ami lecteur !
Que vive la RCA !
Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social