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La marche de Gambo et Pombolo vers la réconciliation et le retour de l’autorité de l’Etat

Publié le mardi 13 novembre 2018  |  MINUSCA
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© Agence de Presse Africaine par DR
Projet d’appui à la réconciliation nationale
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« Nous souhaitons que la vie normale reprenne », clame un habitant de Gambo. « On a toujours vécu ensemble et en paix dans la préfecture. Il faut que cette paix revienne », renchérit une habitante de Pombolo. L’aspiration à la paix ainsi exprimée par les habitants de ces deux villages de la Préfecture du Mbomou (Sud-Est) est, à bien des égards, illustrative de la lassitude de la violence à laquelle ils sont confrontés depuis plus d’un an.

En effet, d’août 2017 à juillet 2018, au moins cinq affrontements violents ont opposé les éléments armés Anti-Balakas de Gambo aux éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) à Pombolo, provoquant ainsi des déplacements de populations et laissant un paysage désolant sur les 35 kilomètres qui séparent les deux communes : tous les villages, toutes les maisons qui s’y trouvaient il y a encore 16 mois sont complètements vides de tout habitant et largement détruits. Pas un seul habitant ne traverse ces 35 kilomètres sans l’escorte de la MINUSCA. Dix volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine y ont d’ailleurs laissé la vie en août 2017.

Pour des raisons de sécurité, l’Etat ainsi que les organisations humanitaires ont été longtemps absents dans les deux villages. Il en a découlé une situation sanitaire préoccupante. L’exemple le plus marquant est le nombre assez élevé d’enfants contaminés par une eau impropre à la consommation ou en état de malnutrition aiguë dans la commune de Pombolo.

Pour mieux appréhender les défis liés à la protection des civils, mais aussi ouvrir de l’accès humanitaire aux populations civiles et proposer des pistes de travail afin de rétablir le dialogue entre les communautés, des équipes de la MINUSCA et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) y ont effectué une mission conjointe de protection du 16 au 19 octobre 2018. Sur place, ils ont rencontré des autorités et acteurs locaux, notamment les Maires des deux villages, les Comités des sages, le Comités des femmes et les associations des jeunes et ont pu initier un processus de paix inclusif entre les deux communes. 15 jours plus tard, la Préfète du Mbomou, Madame Pierrette Benguerre, et la MINUSCA ont facilité une rencontre entre les maires des deux communes qui n’ont pu être en contact depuis près de 15 mois.

Des échanges de la délégation avec les leaders locaux, il ressort que les habitants croient ardemment au retour de la paix et espèrent reprendre le cours normal de la vie, comme en témoigne Jonathan Lorrillard, de la section des affaires politiques à la MINUSCA et membre de la délégation. « Ce qui nous a particulièrement frappé, c’est le désir similaire, commun aux habitants des deux localités, de construire la paix ensemble malgré la profondeur des blessures (…) la population croit en l’autorité de l’Etat et souhaite ardemment son retour », a-t-il souligné.

Place désormais à la création de conditions pour le retour de l’aide humanitaire et des échanges économiques dans la région, l’arrêt des violations des droits humains, la libération des enfants-soldats et leur réintégration dans la communauté puis le retour effectif de la Justice. Mais comme le fait également valoir M. Lorrillard, de nombreuses voix plaident en faveur de « la reprise de l’activité scolaire » quand on sait que « dans la commune de Pombolo par exemple, la totalité des enfants entament maintenant leur deuxième année blanche, sans aucun accès à l’éducation. Une situation que les parents jugent intolérable».
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