Depuis que l’éphémère Président de l’Assemblée nationale de l’histoire de la République centrafricaine, le très controversé Abdou Karim Meckassoua a été débarqué du perchoir par une majorité écrasante de ses collègues députés, ses nombreux partisans ne vivent qu’avec la peur au vendre. Ceux-ci ne voient que le diable partout et brillent par la nonchalance dans l’exécution de leurs tâches au point de paralyser le bon fonctionnement de la deuxième institution de la République.
L’on en vient à se demander pourquoi une telle attitude aussi biscornue de ces ouailles de l’ancien Président de l’Assemblée nationale ?
Pour rappel après son élection au perchoir de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua s’est démené d’imposer, comme pour mettre ses tentacules, ses partisans à certains postes stratégiques dans l’administration parlementaire et au niveau de son cabinet. Ce mouvement général opéré à l’époque à travers son homme à tout faire, le sulfureux Aurélien Simplice Zingas, avait coulé beaucoup d’encre et de la salive.
Un mouvement qui a été perçu par le personnel de l’Assemblée nationale notamment les proches de Nguendet, prédécesseur de Meckassoua comme un règlement de compte, du moins une chasse aux sorcières puisque destinée à supplanter les anciens cadres de l’Assemblée nationale de leurs postes.
Cela a été une aubaine pour la nouvelle équipe dirigeante de l’Assemblée nationale qui a pu positionner les siens. Une situation tout à fait normale puisque l’occasion faisant le larron.
La majorité des anciens cadres ont perdu leurs postes au détriment des partisans de Meckassoua ; certains sont rétrogradés et d’autres mis simplement sur le ban du personnel puisque dépourvus de postes.
Cependant le plus navrant était que Meckassoua avait jeté son dévolu sur des postes dits juteux et stratégiques notamment au niveau de la Direction Générale des finances où ses proches amis et parents ont ratissé large. Au point que certaines langues disent que l’ombre de Meckassoua plane dans tous les recoins de l’Assemblée nationale.
En sus de l’administration parlementaire, l’ancien Président de l’Assemblée nationale a constitué un cabinet pléthorique, inaugurant dans l’histoire de l’Assemblée nationale certains postes jugés fantaisistes. Pour les observateurs avertis, il s’agit de l’unique institution budgétivore où le train de vie du patron était le dispendieux.
Bien que bénéficiant d’une autonomie, l’élargissement du cabinet du Président de l’Assemblée nationale par Meckassoua a eu une incidence financière surtout qu’il y a eu une inflation de la masse salariale alors que la tension de trésorerie à laquelle fait face le pays recommande un peu de rigueur de gestion par les institutions républicaines.
Peine perdue pour Meckassoua qui n’avait en tête qu’un seul objectif, prendre le contrôle de l’Assemblée et positionner ses partisans en vue de préparer la prochaine présidentielle.
Mais depuis sa destitution actée par l’élection de son successeur, la peur semble changer de camp du côté de ses nombreux partisans qui ne bombent plus la poitrine depuis que leur champion a été destitué comme un malpropre.
Autant dire qu’une psychose générale gagne l’administration parlementaire où les ouailles de Meckassoua songent déjà à leur fin. Certains atteints de la trouille ont jeté le tablier avant un probable mouvement tandis que d’autres plus courageux attendent ce moment fatidique tout en égrainant leurs chapelets afin d’implorer la grâce divine.
La parfaite illustration de la frayeur perceptible à l’Assemblée nationale a été la visite guidée effectuée par certains journalistes au début de la semaine. Celle-ci a fait l’objet de nombreuses spéculations de la part de certains affidés de Meckassoua non les moindres qui la perçoivent comme une menace à leur survie, d’où leurs jérémiades tous azimuts sur les réseaux sociaux. Ils se plaignent du fait que cette visite inopinée ne soit effectuée sans aucune demande préalable.
Mais du moins, il n’y avait rien de dangereux ou d’inquiétant par le fait que ces journalistes soient introduits par le protocole de cette Institution sur instruction et accord des Hauts Responsables pour un travail bénéfique pour le public centrafricain de découvrir leur Assemblée. Cet exercice existe dans toute administration de faire introduire des personnes externes à l’institution pour un travail précis sans en amont envoyer une lettre pour informer les différents responsables des départements concernés.
Le moins que l’on puisse dire est que cette attitude ressemble à s’y méprendre à une fuite en avant pour les proches de Meckassoua. C’est d’ailleurs d’ordinaire qu’un Chef d’un département ou d’une institution nouvellement promu, soit entouré des personnes qui lui sont favorables. Et même s’il y a lieu désengorgé l’administration ou le service dont il a la charge afin créer un climat propice au bon fonctionnement de sa boîte en vue de la réussite de sa mission. C’est une question de principe et l’Assemblée nationale n’y échappe aucunement pas.
Au demeurant, les défis auxquels fait face le nouveau Président de l’Assemblée nationale Laurent Gon Baba sont immense vu les nombreux dysfonctionnements provoqué par son prédécesseur. De l’avis de nombreux observateurs, ce dernier a intérêt à se départir des labels de Meckassoua pour imposer sa marque en vue de la réussite de sa mission. Et c’est une raison de plus pour un réaménagement au sein de l’institution qu’il a désormais la charge.