Depuis quelques semaines, une équipe de tournage franco-centrafricaine sillonne Bangui et ses alentours pour réaliser un film sur la la jeune photographe française Camille Lepage, tuée en Centrafrique en 2014 dans des circonstances non élucidées.
Un essaim de motards hérissés de fusils et machettes déboule dans un village centrafricain en flammes et au sol jonché de cadavres. "Coupez, coupez !", lance une voix venue d'ailleurs. Aussitôt, les combattants baissent leurs armes et les cadavres se relèvent.
"J'ai toujours pensé, et on m'a beaucoup pris pour un fou, que ce serait plus facile (de tourner) en Centrafrique" qu'ailleurs, sourit le réalisateur français Boris Lojkine.
"On sait que le réel est plus fort, plus inventif que la fiction", abonde Bruno Nahon, producteur du film, qui affirme avoir été séduit par l'obsession réaliste du réalisateur. "Il fallait être à la hauteur de ce qu'a vécu Camille, de son courage."