L'ex-député centrafricain et chef de guerre Alfred Yékatom Rambhot, alias Rambo, est poursuivi pour 13 chefs d'accusation, d'où son déferrement devant la Cour pénale internationale (CPI), a appris Xinhua ce lundi auprès de la Cour d'appel de Bangui.
Dans un communiqué signé lundi du Procureur général de la Cour d'appel de Bangui, Eric Didier Tambo, les faits reprochés à M. Yékatom Rambhot sont : meurtre, déportation ou transfert forcé, déplacement de population civile, emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture et traitement cruels, disparition forcée des personnes, mutilations, attaques contre la population civile, pillages, enrôlement d'enfants de moins de quinze ans, attaque contre des bâtiments religieux, destruction des biens de l'adversaire et persécution.
Tous ces faits dits constitutifs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, selon le communiqué, relèvent donc de la compétence de la Cour pénale internationale.
Selon le communiqué, "le samedi 17 novembre 2018 à 14 heures 20 minutes sur le tarmac de l'aéroport de Bangui, les autorités judiciaires centrafricaines ont remis le chef rebelle Yékatom Rambhot à la délégation de la CPI, en présence de ses avocats avec un billet d'avion aller simple pour la prison de La Haye en Hollande".
M. Tambo a rappelé que M. Yékatom Rambhot, "député de la nation, est poursuivi pour crime flagrant et placé régulièrement sous mandat de dépôt par un juge d'instruction pour quatre chefs d'accusation qu'il a commis à l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
C'est au cours de sa détention dans une cellule au Camp de Roux qu'est intervenue sa demande d'extradition de la part de la CPI, demande acquiescée par le ministre de la Justice Garde des Sceaux, Flavien Mbata.
Les crimes et autres forfaits commis par M. Yékatom Rambhot couvre la période de décembre 2013 à fin décembre 2014. L'intéressé s'était auto-érigé chef de la milice antibalaka. Il a fait asseoir son hégémonie sur les quartiers sud de Bangui, une bonne partie de la préfecture de l'Ombella M'Poko et la quasi-totalité de la préfecture de la Lobaye. Ses influences auraient favorablement joué en faveur de son élection en qualité de député de la nation, pour le compte de la deuxième circonscription de la ville centrafricaine de M'Baïki (sud).
Opposé à la destitution de Abdou Karim Mekassaoua, alors président de l'Assemblée nationale, M. Yékatom Rambhot a sorti son revolver le 29 octobre dernier, lors d'une session consacrée au vote d'un autre président et a tiré deux coups de feu dans la salle. Il a été neutralisé par les éléments de la gendarmerie et de l'armée présents sur les lieux.
Son acte a été considéré comme "flagrant délit", ce qui lui ôte l'immunité parlementaire dont il bénéficie depuis toujours.