Le Conseil d’Alfred Yekatom Rombhot qualifie de Kidnapping voire d’enlèvement son extradition à la Haye le 17 novembre 2018 dernier. Déclaration faite lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 20 novembre au tribunal de grande instance de Bangui.
La réaction du Conseil du prévenu Alfred Yekatom Rombhot intervient trois jours après le transfert de celui-ci à la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanitaire, après l’accord du gouvernement centrafricain.
Le Conseil relève que Rombhot avait été arrêté dans le cadre d’une procédure de flagrant délit. Par la suite, la CPI s’est engouffré dans cette procédure, en privant même la justice centrafricaine du droit de juger et statuer sur les faits qui lui sont reproché dans le droit commun.
Selon Me Aristide Ndjapou, il s’agit d’un enlèvement. « les gens parlent d’extradition, mais je dirais que c’est un enlèvement voire kidnapping de notre client commun, l’honorable Rombhot ». Il a expliqué que dans la nuit de mercredi à jeudi, des soldats lourdement armés ont fait irruption au niveau du camp de Roux dans l’objectif d’enlever Rombhot. « Sur instruction de qui, ni la destination où il devait être amené, la sécurité n’a pas du tout cédé », soutient-il.
Le lendemain jeudi, des Magistrats de la CPI, sont passés pour remettre un document à leur client Rombhot. « Ce dernier refuse de signer par ce qu’il n’a pas encore pris connaissance et ne peut le faire en l’absence de ses Avocats. Et, c’est le samedi que les informations vont nous être confirmées qu’effectivement il a été extradé », explique Me Aristide Ndjapou.
Dans le cadre de l’affaire ayant conduit à l’arrestation de Rombhot, le Doyen des Juges, selon les Avocats de Rombhot, était saisi mais n’a pas encore commencé à auditionner les témoins. « Il va falloir qu’on auditionne tous les Députés présents. Supposant aujourd’hui que par aventure, il venait à être condamné par la CPI et qu’il aurait purgé sa peine ou bien qu’il est acquitté et revient, doit-il répondre de l’infraction dont on lui reproche aujourd’hui ?. C’est-à-dire que la Juridiction centrafricaine est inférieur, tellement inférieur que même nous-même on ne peut rien faire », a-t-il dit.
Au sujet du droit de la Défense, Me Régis Tiangaye quant à lui évoque que, « n’eut été notre vigilance, je pense qu’on n’aurait même pas été informé de cette procédure d’extradition. On a eu comme impression qu’il y avait un modus operandi qui consistait à mettre à l’écart les Avocats de la défense qui ont été régulièrement constitués par Monsieur Alfred Yekatom Rombhot ».
Le Conseil de Rombhot rassure que « C’est son droit également de refuser un Avocat que la Cour Pénal Internationale lui commet d’office. Il peut refuser et dire non. J’ai déjà mes Avocats ».
Les dernières informations du RJDH indiquent que Me Mathias Barthélemy Morouba, l’un des Avocats de Rombhot serait déjà arrivé à la Haye malgré une tentative d’opposition de la part de la CPI.