BANGUI — Après le premier ministre qui a clairement accusé la Minusca d’avoir laissé faire à Alindao, le président de l’Assemblée Nationale a fait des remarques sévères au chef de la Minusca lors d’une rencontre avec les diplomates, le Vendredi 23 Novembre à Bangui.
Les responsables politiques centrafricains ne se voilent plus la face ces derniers temps quand il s’agit de montrer les limites et l’inefficacité de la MINUSCA sur le terrain. La goutte qui a fait déborder le vase, c’est la situation d’Alindao où les troupes onusiennes ont assisté impuissamment au massacre des populations civiles le 15 novembre.
Le président de l’Assemblée Nationale, selon des témoins, étaient très remontés contre la MINUSCA qui, comme le premier ministre, laisse ou encourage les violences dans l’arrière-pays. Un diplomate présent à cette rencontre a confié au RJDH que le chef du parlement a estimé que Parfait Onanga-Anianga était derrière la flambée actuelle de la violence dans le pays.
Partant de cette considération, le président de l’assemblée nationale a donné un mois à la Minusca pour s’activer afin que l’embargo soit totalement levé « sans quoi, nous parlementaires, on prendra nos responsabilités », nous relate ce diplomate qui a indiqué que le chef du parlement était direct et agressif dans ses propos.
Une autre source a fait savoir que Ngon Baba n’a pas caché son penchant pour la Russie vers qui le président de l’assemblée nationale propose que les autorités aillent pour des questions sécuritaires.
Une rencontre électrique, selon les témoignages recueillis par le RJDH. Se retrouvant dans l’œil du cyclone des critiques, Parfait Onanga-Anianga via la presse le vendredi 23 Novembre, a de manière dissimulée pointé le manque de volonté politique des responsables politiques centrafricains dans l’effort de retour de la paix dans le pays. « Il nous faut être présent politiquement sur le terrain afin de sensibiliser les différents groupes armés y compris les communautés et être en contact permanent avec les communautés pour que les communautés n’aient pas un sentiment d’abandon. Malheureusement, ce n’est pas assez fait. La politique et toute la politique doit savoir occuper le terrain, être présent en temps d’accalmie, je ne parle pas de temps de paix. Il faut que nous occupions le terrain pour que le dialogue soit maintenu », a fait savoir le chef de la MINUSCA.
Au moment où les membres du Conseil de sécurité n’arrivent pas à accorder leur violon sur le renouvellement du mandat de la MINUSCA avec en toile de fond la tension entre la France et la Russie, c’est la Centrafrique qui continue de compter ces morts.