Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Centrafrique : tuerie de masse, peut-on interdire formellement le port d’armes dans les sites des déplacés ?

Publié le lundi 26 novembre 2018  |  Corbeau News
La
© Autre presse par Edem Gadegbeku et Parfait
La manifestation du PNP n’a jamais démarré à Lomé ce samedi, elle a été dispersée
Lomé, le 19 août 2017. Préfecture d`AGOE. La marche du PNP n’a jamais démarré à Lomé ce samedi, elle a été dispersée via des tirs de gaz lacrymogène par les forces de l`ordre et de défense, plusieurs blessés ont été dénombrés.
Comment


Si la question semble être banale, les enjeux sont importants pour la vie de la population civile. Bangui, Bria, Bambari, Batangafo, Alindao et bien d’autres villes du pays peuvent en témoigner.

En effet, les causes en partie des tueries de masse observées depuis le début de la crise dans le pays seraient liées à l’intrusion des groupes armés non conventionnels dans les sites réservés aux déplacés civils.

À Bangassou, la milice Anti-balaka a accusé la mission catholique de protéger, à travers son site des déplacés, les éléments armés proches de la rébellion Séléka. Ce qui a occasionné d’ailleurs des attaques à répétition des Anti-balaka contre ce camp des déplacés occupé à majorité par des musulmans de la ville.

En revanche dans d’autres villes du pays, ce sont plutôt les Séléka qui accusent à leur tour la mission catholique de faire le jeu des Anti-balaka à travers leurs sites des déplacés.

À Bangui, l’église catholique de Fatima avait été attaquée à plusieurs reprises par les miliciens d’autodéfense du PK5, en justifiant au passage leur assaut meurtrier par l’intrusion des miliciens Anti-balaka qui se cachent dans l’enceinte de ladite église. Plusieurs dizaines des fidèles dont un prêtre avaient été massacrées.

Tout récemment à Batangafo et à Alindao, les Séléka ont justifié leurs violentes représailles sur les sites des déplacés toujours par l’intrusion des miliciens Anti-balaka qui semblent se cacher dans le camp à chaque fois qu’ils commettent un forfait.

Ce phénomène du repli tactique des groupes armés sur les sites des déplacés ne date pas d’aujourd’hui.

En 2014, les soldats français de l’opération Sangaris avaient pourchassé un groupe des miliciens Anti-balaka qui aurait commis un acte criminel quelques minutes plutôt avant de se retrancher dans le camp des déplacés de l’église des frères des Castors dans le 3e arrondissement de Bangui. Heureusement pour les déplacés civils, les soldats français ne sont pas des Séléka, mais ce groupe des Anti-balaka avait été neutralisé par les Sangaris en dépit de la négociation entamée par leRévérant Pasteur Bedima ce jour.

En tout état de cause, les tactiques des groupes armés qui consistent à profiter souvent de la population civile pour se cacher et commettre des actes criminels coutent énormément en vie humaine dans les camps des déplacés.



À ce titre, les Centrafricains se demandent avec insistance si ça ne serait-il pas possible d’interdire formellement la présence des éléments armés parmi la population dans des camps réservés aux déplacés civils ?

Comme dit un adage centrafricain, « le Singe n’accuse jamais le chasseur qui l’a tué, mais plutôt celui qui l’a poussé à quitter de sa cache ».

Pour un diplomate africain contacté par CNC, il serait mieux de chercher à identifier les causes de ces tueries de masse à répétition que de s’alarmer tout le temps.


Copyright2018CNC
Commentaires