BANGUI —- Le gouvernement centrafricain et l’église catholique ne sont pas sur une même longueur d’onde par rapport aux festivités du 1er décembre. Alors que l’église appelle les fidèles à transformer ce jour en journée de deuil, les autorités dans un communiqué ont réagi pour demander à la population de commémorer cette journée.
Tout se joue en deux jours. Le samedi 24 novembre après une réunion entre évêques, le cardinal, président de la conférence épiscopale signe un communiqué de presse dans lequel, est rendu public l’appel des évêques relatif à la transformation des festivités du 1er décembre en journée de deuil.
Cet appel bouleverse le gouvernement qui dépêche cinq membres du gouvernement à l’archevêché de Bangui où ils ont rencontré le cardinal. Le prélat malgré les arguments des membres du gouvernement, reste droit dans ses bottes et refuse de revenir sur sa décision. C’est sur cette note que les cinq ministres, déçus quittent la résidence du cardinal.
Le ministre de la communication et porte parole du gouvernement Ange Maxime Kazagui réunie son équipe et sort dans la foulée un communiqué de presse dans lequel, il prend le contre pied de la position de l’église catholique. Le communiqué rappelle les trois jours de deuil décrété par l’exécutif, exprime sa solidarité à l’église et aux victimes et reconnait que l’église catholique est une cible des groupes armés. Mais la chute est claire. Les Centrafricains doivent faire bloc et profiter de ces festivités pour dire non à ces tueries. Pour le gouvernement, le 1er décembre est un symbole, pas question de le boycotter.
Les mots et expression utilisés dans les deux documents attestent que le torchon brule entre l’église catholique et le gouvernement. Ceci sera une première depuis le début de la crise centrafricaine. Les prochains jours seront déterminants. Que ce soit l’église catholique ou le gouvernement chacun mettra tout en œuvre pour que son appel soit suivi.