BANGUI, Des commerçants du KM5 ont lancé un assaut depuis lundi soir contre les bases des autodéfenses qui paralysent leurs activités depuis plusieurs jours.
Depuis plusieurs années, les commerçants du KM5 sont victimes de racketage de la part des groupes armés réunis sous le nom d’autodéfense. Le dernier développement de ces jours qui consiste à les empêcher d’ouvrir leurs commerces a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Un chef d’un groupe d’autodéfense tué en légitime défense par un commerçant le dimanche a déclenché une vive réaction des vendeurs qui ont décidé d’en découdre avec ceux qu’ils qualifient des «bandits».
Selon les informations recueillies par le RJDH, depuis lundi soir, un assaut est lancé contre les bases des groupes d’autodéfenses. «Au moment où je vous parle, plus de quatre bases sont détruites. Les commerçants sont déterminés et seraient appuyés par les Forces Armées Centrafricaines (FACA) qui habitent le secteur. L’attaque avait pour cible les groupes d’autodéfenses. On les a sommés de déposer les armes sans quoi leur base sera systématique détruit», a expliqué au RJDH une source proche du théâtre des opérations.
Hier 26 novembre, les commerçants ont tenu une assemblée générale pour prendre des mesures notamment le non versement aux groupes d’autodéfense des 5.000 FCFA par mois et par commerçant. Ils ont aussi décidé de mettre fin à la pratique du déchargement obligatoire des véhicules par les éléments des groupes armés et leurs patrouilles avec les armes dans le marché du KM5.
Cette décision, selon des sources du KM5, n’a pas rencontré l’agrément des groupes armés qui voyaient en cela déjà la fin de leur enrichissement. Un commerçant qui a tenté tôt ce matin d’ouvrir sa maison de commerce a été tué et les commerçants ont renforcé leur position pour déloger les éléments d’autodéfenses de leurs bases.
Pour le moment, aucun bilan n’est disponible mais la population est prise de peur et les écoles dans le secteur ne sont pas ouvertes. Les Imans du secteur seraient entrés en contact avec les deux parties pour calmer la tension et éviter un débordement ou une infiltration d’autres forces nuisibles.