La conférence de presse promise par la Conférence épiscopale centrafricaine a finalement eu lieu, ce lundi 26 novembre 2018, á l’archevêché de Bangui. En présence de nombreuses personnalités politiques et diplomatiques, le prélat a brossé la situation qui a prévalu á Alindao le 15 novembre dernier.
Rappelant les événements sur la base des informations recueillies sur place lors de sa visite á Alindao, le 24 novembre dernier, le cardinal Nzapalainga a fait savoir que tout est parti de la découverte macabre du corps sans vie de Adamou, un paysan sur le chemin de son champ. Le corps a été ramené á la mosquée et les esprits ont surchauffé d’où les représailles ayant ciblé le site des déplacés et l’évêché de la localité.
A ce jour, les 26000 personnes qui ont fui en brousse commencent á retourner. « La situation humanitaire est catastrophique. Sur le plan sanitaire, les enfants qu’on ramenait de la brousse, vomissaient, parce qu’ils ne boivent plus la bonne eau en brousse. Sur le plan éducatif, c’est toujours la catastrophe », a déclaré le cardinal.
A en croire l’homme de Dieu, il y a de la négligence des autorités compétentes en charge de la sécurité. « Il y a des questions de responsabilités á prendre devant l’histoire, que ce soit au niveau international par la présence des groups qui sont là-bas, ou gouvernemental parce que les populations doivent être protégées. Or, nous avons l’impression que ces populations sont abandonnées, elles nous l’ont dit haut et fort », allusion faite á la présence des casques bleus á quelques mètres de l’évêché et qui n’ont pu intervenir pour arrêter le massacre.
Et á Nzapalainga de s’interroger : « Est-ce que nous n’avons pas élu les autorités pour nous protéger ? Pourquoi en sommes-nous là puisque nous avons la communauté internationale est là pour nous aider ? Qu’est-ce que nous avons fait pour mériter tout ce qui nous arrive ? Nous ne pouvons pas assister á ce genre de massacres et fermer les yeux. Nous osons le dire ouvertement pour qu’en prenne des dispositions pour qu’il y ait de changement pour ces victimes ».
Face á la situation, la position de la Conférence épiscopale est claire : « Nous dénonçons et condamnons ces actes de violences, nous exigeons á ce que la vérité soit dite sur ce qui se passe… Nous n’avons pas des armes, mais nous demandons á ceux qui détiennent illégalement les armes de les déposer. Nous réclamons justice pour toutes ces victimes. On ne peut pas marcher dans le sang des centrafricains pour être ministre, pour s’enrichir », a martelé le cardinal.