Les Centrafricains au niveau de la frontière centrafricano-camerounaise boivent le noir. Ils sont entre le marteau et l’enclume. En effet, les soldats camerounais opérant sous le mandat des Nations Unies et basés du coté centrafricain et les éléments de la brigade d’intervention rapide opérant du coté camerounais se sont arrangés pour étouffer les Centrafricains. La semaine dernière, ces deux forces ont tué plusieurs Centrafricains qu’elles considèrent comme des Antibalaka.
Un combat a opposé la semaine dernière les Antibalaka et les casques bleus appuyés par les éléments de la brigade d’intervention rapide. Selon les informations de Centrafrique Libre, deux éléments camerounais auraient été tués ainsi que plusieurs Antibalaka. Mais depuis ce combat, la situation de vie des Centrafricains s’est considérablement dégradée.
Les éléments de la brigade d’intervention rapide camerounaise traversent la frontière pour opérer du coté de la République Centrafricaine. Le samedi dernier, ces soldats camerounais ont tué quatre commerçants centrafricains dans une auberge où ils attendaient l’ouverture de la frontière pour aller payer leur marchandise du coté camerounais.
Selon un commerçant centrafricain qui a réussi à s’échapper lors de cette attaque, les éléments de la brigade d’intervention rapide ont réussi à voler l’argent que possaidaient les victimes « j’étais avec les quatre autres dans l’auberge quand les BIR sont arrivées. Moi j’ai décidé de fuir mais les autres ont dit qu’ils restaient parce qu’il faisait déjà nuit. C’est ainsi que les soldats qui étaient venus les ont tués. Ils ont pensé que ce sont des Antibalaka. En plus, ils ont pris leur argent. Je ne connais pas le montant mais je sais que pour les quatre c’est beaucoup d’argent parce qu’ils sont venus payer des marchandises».
Selon des témoins, les éléments de la brigade opèrent régulièrement du coté centrafricain. « C’est de notre coté que les BIR font les patrouilles. S’ils te rencontrent et que tu essaies de fuir ils t’abattent et si tu t’arrêtes tu es dépouillé de tout » a confié un autre jeune centrafricain qui a quitté en catastrophe la frontière à cause de l’insécurité.
Selon nos informations, les éléments de la BIR traversent avec la bénédiction des casques bleus camerounais basés du coté centrafricain. Un fonctionnaire et agent de l’Etat s’est confié sur la question « comment ça pourrait être possible si les casques bleus qui ont un mandat précis s’opposent ? C’est parce que ce sont des frères que cela se fait. Les militaires camerounais traversent la frontière comme ils veulent et de notre coté, ils tuent comme bon leur semble. C’est parce que leurs frères sont d’accord ».
La même source pense qu’il faut relever les casques bleus camerounais afin de mettre un terme à cette situation « la solution aujourd’hui c’est de faire partir les casques bleus camerounais et les remplacer par d’autres parce qu’il y a une coalition entre eux et les BIR contre les Centrafricains ».
Notons que les éléments de la BIR ont tué, il y a plus d’un mois un douanier centrafricain affecté à la frontière.
Diane LIGANGUE