Il s’agit d’un appel à la mobilisation et à la collecte de dons pour voler au secours des 22 000 déplacés qui vivent encore dans une précarité totale sur le site de l’Evêché détruit le jeudi 15 Novembre par les hommes de l’UPC. Cet appel s’adresse aux ressortissants de la localité et vivant à Bangui et à l’extérieur du pays. Ils l’ont dit lors d’une réunion tenue ce samedi 24 novembre.
Cette rencontre qui a regroupé plus d’une centaine de personnes pour la plupart ressortissants d’Alindao vise à interpeller l’opinion nationale et internationale sur le drame humanitaire des survivants des violences.
Mais avant tout, ils veulent d’abord compter sur eux-mêmes et sur leurs maigres moyens. C’est ce que nous dit Arnaud Yaliki, Docteur en droit public et Enseignant à l’Université de Bangui, « le besoin humanitaire est plus que jamais pressant. Donc l’objectif ultime de cette rencontre qui a mobilisé beaucoup de personnes était de collecter des biens matériels et financiers. Tout ce qui est savon, détergent, habits, médicaments, denrées alimentaires pour les acheminer en toute urgence à la population » a-t-il précisé.
Pour lui, tout se passe comme si Alindao ne fait pas partie de la RCA. « S’il y’a une chose qui se passe ailleurs, les gens se mobilisent et on y accorde beaucoup d’importance. Mais quand il y a des tueries à Alindao, ce n’est pas la préoccupation des gens. Tout se passe comme si cette ville ne fait pas partie de la RCA » s’est-il plaint.
L’occasion aussi a permis aux ressortissants d’Alindao d’exiger que le chef de l’UPC, Ali Daras, fasse l’objet de poursuite judiciaire.
« Les gens veulent vraiment qu’Ali Daras soit traduit devant les juridictions compétentes pour qu’il réponde de ses actes ».
Tout en rappelant que « Ali Daras n’était pas avant dans la Basse-Kotto, mais on l’a transféré à Alindao. Et depuis qu’il a été installé dans cette localité, il s’en est suivi des violences que nous connaissons jusqu’aujourd’hui. Il faut que la justice soit rendue à la population car elle a beaucoup souffert » a conclu le Docteur Arnaud Yaliki.
Le couloir humanitaire est en train d’être négocié afin de venir en aide aux victimes dans un contexte où la classe politique centrafricaine est divisée sans un engagement concret pour mettre fin au calvaire des 22 000 personnes qui vivent encore sur les ruines du site de l’Evêché .