En Centrafrique, la croyance dans la sorcellerie est encore très importante. Une infraction qui est même punie par les articles 149 et 150 du Code pénal. Mais difficile de concilier la justice nationale en pleine reconstruction dans un pays qui manque de spécialistes notamment dans la médecine légale. Mercredi, deux femmes étaient jugées pour charlatanisme et sorcellerie ayant entraîné la mort d’un homme à la cour de Bangui.
« Savez-vous pourquoi vous avez été conduite à la direction des services de police judiciaire ? » « J’ai été conduite à la DSPJ à cause de la sorcellerie. » Question encore : « Est-ce pour dire que vous êtes sorcière ? » « Oui, je suis sorcière. »
Le procès-verbal de l’enquête préliminaire est lu par l’avocat général. Debout devant la cour, deux femmes bras croisés sur le ventre, regard à terre.
Ces procès pour sorcellerie sont complexes explique l’avocat général Benoît Narcisse Foukpio : « Cette infraction-là si on essaye de l’aborder sous l’angle purement cartésien, c’est un peu difficile puisque les faits échappent à l’esprit cartésien, échappent au raisonnement. Donc la pratique de charlatanisme et de la sorcellerie qui est visée par le législateur nous pose sérieusement des problèmes au niveau de la justice moderne. Parce que toute à l’heure, vous avez assisté à ce procès-là vous avez constaté que dans les débats à l’audience, dans l’instruction à l’audience, c’était un peu difficile de rapporter les preuves. »... suite de l'article sur RFI