BANGUI - La CIRGL et les membres du Comité National pour la prévention et la répression des crimes de guerre en partenariat avec la MINUSCA ont organisé une conférence débat, ce mardi 04 décembre sur les violences sexuelles et sexistes basées sur le genre (VSBG). Des organisations de la société civile centrafricaine sont sensibilisées sur les différentes formes de violences dans le pays.
Pays en conflit, la République Centrafricaine est l’un des pays où les cas des violences sexuelles et sexistes basées sur le genre sont en hausse. Contrairement aux violences basées sur le genre, les VSBG revêtent un caractère sexuel qui se traduit par l’usage de sexe comme moyen de pression sur les femmes et filles dans le milieu professionnel, éducatif et autres.
Cette forme de violence passe parfois inaperçue. C’est dans cette dynamique que la campagne de sensibilisation a été lancée pour permettre aux acteurs sociaux de savoir faire une différence entre les VBG et les VSBG comme le mentionne Jocelyn Ngoumbango, Magistrat et Premier vice-président du Comité National de prévention et répression des crimes de guerre et de génocide, « avec toutes les crises que le pays continue de connaître, il y a eu de graves violations des droits humains et entre autres nous avons ce qu’on appelle les violences sexuelles et sexistes. C’est devenu une monnaie courante ; le sexe est devenu carrément une arme de guerre ; c’est pour cette raison que le viol est considéré comme un crime de guerre », a-t-il indiqué.
Une autre question relevée lors de cette discussion est le silence des victimes des VSBG et ceci est lié à la culture, « cela rentre dans ce qu’on appelle la culture africaine. Vous savez, le sexe demeure encore un tabou en Afrique. Aller dire que j’ai été violée représente pour la victime un crime qu’elle a commis. Par conséquent la victime ne veut pas être stigmatisée et être la risée de tout le monde» déclare Jocelyn Ngoumbango.
La différence entre les différents types des VSBG, précise-t-il, remonte aux violences perpétrées par certains maris, « il y a le viol conjugal et les auteurs de ces violences sont les maris de ces femmes au foyer. Mais, vous savez, dans nos sociétés africaines, la femme dépend énormément de son mari alors, imaginez si vous prenez le mari et vous le mettez en prison et qu’il n’y a pas une structure adéquate pour prendre en charge la femme ou les enfants, cela posera un problème. Il faut que les gouvernants mettent en place des structures adéquates afin de lutter contre ce phénomène et faire comprendre à ces femmes qu’elles sont victimes » a surenchéri le Magistrat.
Cette activité est inscrite dans le cadre des 16 jours d’activisme lancée à Bangui et dans certaines villes de provinces, activisme appuyé par la Minusca et le Ministère des Affaires sociales couvrant la période du 25 novembre au 10 Décembre.