Le montant total des nouveaux prêts mis en place au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale s’est (Cemac) s’est élevé à 4500,22 milliards FCFA au cours du 1er semestre 2018, soit une baisse de 11,91% par rapport aux 6 derniers mois de 2017, selon le dernier rapport de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) portant sur l’évolution des taux débiteurs pratiqués par les établissements de crédit sous-régionaux.
Par type de bénéficiaire, les nouveaux crédits mis en place pendant les 6 premiers mois de l’année finissante sont essentiellement destinés aux grandes entreprises et aux petites et moyennes entreprises (PME), qui concentrent respectivement près de 71,88% et 12,97% des prêts accordés, les crédits aux particuliers représentant pour leur part 5,31% du total des nouveaux financements accordés au cours de la période de référence.
L’essentiel de ces nouveaux crédits, pendant ladite période, ont été accordés par les banques, qui concentrent près de 99,37% de parts de marché représentant un montant de 4471,97 milliards de FCFA.
Dans le même temps, l’activité des établissements financiers est demeurée résiduelle, avec seulement 0,63% de parts de marché (28,25 milliards FCFA) de nouveaux prêts accordés par les 7 institutions du secteur en activité dans la sous-région.
S’agissant des montants des prêts par pays, ils présentent une forte disparité, les établissements de crédit implantés au Cameroun et au Gabon concentrant près de 89,31% des nouveaux prêts octroyés sur la période.
Les nouveaux crédits distribués au 1er semestre 2018 sont essentiellement à court terme, soit près de 73,53% d’une maturité n’excédant pas 24 mois, suivis des crédits à moyen terme dont la maturité est comprise entre 24 et 60 mois, et qui représentent 11,02%.
Pour les crédits à long terme, d’une maturité supérieure à 60 mois, ils ne représentent que 5,07% du total des prêts sur la période étudiée, au cours de laquelle l’activité de crédit-bail est pour sa part restée marginale avec seulement 0,67% du total des crédits accordés.
Au sein de la Cemac, et selon le rapport, les taux débiteurs pratiqués dans le système bancaire ont globalement baissé au 1er semestre 2018, s’établissant à 6,88% contre 8,25% en moyenne au semestre précédent, une baisse principalement attribuée à l’activité des banques, puisque les taux pratiqués par les établissements financiers sont plutôt passés de 13,19% à 14,28%.
Sur les trois derniers semestres, les taux pratiqués par les établissements financiers ressortent ainsi en moyenne deux fois plus élevés que ceux des banques, des écarts s’expliquant principalement par la structure des ressources de ces différentes entités : contrairement aux banques, les établissements financiers ne sont pas autorisés à collecter des dépôts de la clientèle, et disposent d’un volant de trésorerie limité.
Les données de la BEAC mettent également en exergue une forte disparité des taux selon la nature de l’emprunteur : dans tous les pays membres, et au niveau sous-régional, les prêts aux particuliers, aux PME, sont globalement les plus onéreux (14,54% et 9,08% respectivement), les grandes entreprises, qui concentrent la majorité des prêts au cours de la période (environ 3 234,97 milliards FCFA), bénéficiant par contre des taux débiteurs les plus faibles, situés en moyenne à 5,99%.
Cette distribution des taux entre les contreparties traduit, selon l’Institut d’émission, «la perception des profils de risque que les établissements de crédit ont sur chaque segment de leur clientèle», les particuliers et les PME étant, en l’occurrence, généralement perçus comme des signatures à fort potentiel de risque en raison notamment du faible volume des informations financières que les établissements de crédit possèdent sur eux.
En revanche, la faiblesse des taux appliqués aux grandes entreprises est justifiée par la disponibilité et la qualité des informations financières existantes.
La disparité des taux effectifs globaux (TEG) s’observe aussi entre les pays, ceux pratiqués au Cameroun, au Tchad et au Gabon ayant été en moyenne les plus faibles au 1er semestre 2018, tandis que ceux pratiqués par les banques implantées au Congo, en Centrafrique et en Guinée Équatoriale sont plus élevés.