Les vols humanitaires opérés par le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU en Centrafrique sont menacés si 3 millions de dollars ne sont pas débloqués en urgence par les bailleurs de fonds, a affirmé mardi le PAM dans un communiqué.
"Le Service aérien d'aide humanitaire des Nations unies (UNHAS), géré par le PAM, qui permet aux travailleurs humanitaires d’assister des dizaines de milliers de personnes dans le besoin et dans les endroits les plus reculés" de Centrafrique, "risque de mettre fin à ses activités après janvier pour manque de fonds", indique ce communiqué reçu à Libreville.
"A l'heure actuelle, il n'a pas été possible de réunir le financement pour l'année prochaine", ajoute-t-il en rappelant que l'UNHAS "dépend entièrement des contributions volontaires de donateurs internationaux pour financer le coût de ses opérations".
Le service aérien du PAM "a un besoin urgent de 3 millions de dollars pour maintenir son service pendant les trois prochains mois", selon Hervé Verhoosel, porte- parole du PAM.
"Ce serait une véritable tragédie pour les opérations humanitaires" si ce service "devait être interrompu", a de son côté affirmé Gian Carlo Cirri, directeur du PAM en Centrafrique, cité dans le communiqué.
La Centrafrique, dont 80% du territoire est occupé par des groupes armés, est en conflit depuis 2013 et les violences y sont régulières.
Le PAM rappelle que dans ce pays, "les routes sont impraticables et des régions entières sont souvent complètement coupées de la capitale Bangui, laissant UNHAS comme principal moyen de transport pour accéder aux endroits difficiles".
"Au cours du seul mois de novembre, à la suite d'affrontements dans le centre, le nord-ouest, l'est et le sud-est du pays, UNHAS a assuré le transport de plus de 2.000 travailleurs humanitaires - un record pour un seul mois depuis le début de ses opérations en RCA en 2006",selon le PAM.
Le PAM ajoute que "de janvier à novembre 2018", il a fourni une assistance alimentaire "à plus de 1,2 million de personnes, y compris les enfants de 6 à 23 mois soutenus par un programme de prévention de la malnutrition".