Terre de tous les paradoxes, la République centrafricaine est le seul pays au monde où les fonctionnaires peuvent travailler des mois voire des années durant, sans voir la couleur du dû financier en rétribution de leurs efforts.
Pays constamment secoué par les coups d’état, tout président auto-proclamé à chaque fois qu’il est en place, décide autoritairement de “geler les salaires”.
En termes plus clairs, “on ne paiera pas les retards”.
Chacun ne prenant la comptabilité salariale qu’au jour de son putsch.
Actuellement, contrairement aux dires de Bangui à la communauté internationale, les arriérés de salaires des fonctionnaires ne se limitent pas à 3 mois, mais inégalement répartis dans le pays, varient en vérité de 21 à 48 mois dans les provinces les plus reculées.
L’amusant c’est que, selon une proche de la Présidence :
“Pour être franche avec vous, nous ne savons même pas combien il y a d’arriérés à payer dans le pays.”
Exemple patent de ce manège irresponsable, à Bria, la semaine dernière, les fonctionnaires de la ville accusant 21 mois d’arriérés de salaire ne savent plus à quel saint se vouer.
De guerre lasse, ils ont déposé une plainte, et menacent de faire grève. Faute de mieux !
Et après ? Leurs retards ne sont même pas actés par le gouvernement Samba-Panza, qui comme ses prédécesseurs a décidé de ne prendre en compte les choses qu’à partir de novembre 2013, et encore…
Les cocus de l’affaire sont donc toujours les mêmes.
Par Albert FALL